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Confédération paysanne « Qu’on arrête de subventionner les assurances privées »

S’opposant à la généralisation d’un système assurantiel des risques climatiques totalement privé, la Confédération paysanne plaide pour « un fonds mutuel et solidaire ».

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« Si l’État et la Pac veulent mettre des sous dans un système assurantiel, qu’ils ne passent pas par les assurances privées », a clamé Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne. Le syndicat a porté ce message auprès du ministère de l’Agriculture lors d’une manifestation organisée ce 3 octobre 2019 au Sommet de l’élevage à Clermont-Ferrand.

 

Drapeaux jaunes en mains, ce sont une quinzaine de manifestants qui ont ainsi déambulé jusqu’au stand du ministère. Ils ont été reçus par le directeur régional de la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes.

 

« La Pac renfloue les assurances »

Alors que la sécheresse frappe durement les élevages et que le débat sur la meilleure gestion des risques climatiques est ouvert, le syndicat demande « la fin de toutes les subventions publiques aux assurances privées ». « Face à cette double crise, climatique et économique, le ministre de l’Agriculture ne trouve rien de mieux à proposer que de piocher dans le budget de la Pac pour financer la généralisation des assurances privées en agriculture », pouvait-on lire dans le tract distribué par les militants de la Conf’.

 

Le budget du cofinancement des assurances multirisques climatiques par le Feader atteint 100 à 120 millions d’euros par an, pour 4,8 millions d’hectares, soit moins de 20 % de la SAU française selon le syndicat. « C’est la Pac qui renfloue les assurances », a résumé Nicolas Girod.

 

Une quinzaine de manifestants de la Confédération paysanne ont traversé les allées du Sommet de l’élevage jusqu’au stand du ministère de l’Agriculture. © A. Marcotte/GFA

 

« Créer un fonds mutuel et solidaire »

En opposition à ce schéma, la Conf’ propose « la mise en place d’un système mutualisé de gestion des risques climatiques, piloté par et pour les paysannes et les paysans ». « Il additionnerait les fonds de la Pac avec ceux des calamités alimentées au niveau national par les agriculteurs, précise le porte-parole du syndicat.

 

Ce fonds mutuel et solidaire aurait l’avantage d’être cogéré par ceux qui l’alimentent : l’État, les agriculteurs et les filières. » Le syndicat espère rencontrer prochainement le ministre de l’Agriculture pour lui faire part de cette proposition.

Le ministre snobe la Conf’

Pour le moment, ce dernier a plutôt tendance à leur filer entre leurs doigts. La Conf’ s’est offusquée ce jeudi de ne pas avoir vu le ministre s’arrêter sur son stand lors de sa déambulation en ouverture du salon. « Il était allé voir la FNSEA qui était à quelques mètres de nous mais il n’est jamais venu nous voir, a lâché Nicolas Girod auprès du directeur de la Draaf. On a demandé des explications à son cabinet qui ne nous a pas répondu. On se moque de nous. C’est un vrai irrespect de la pluralité syndicale. C’est la première fois qu’un ministre de l’Agriculture ne vient pas nous voir au Sommet. » Si la venue d’Emmanuel Macron à Clermont-Ferrand se confirme le 4 octobre, le président de la République aura l’occasion de rattraper l’affront.

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