Assurance prairie : les éleveurs exigent une procédure de recours
Dans une lettre ouverte adressée à la ministre de l’Agriculture, les éleveurs de ruminants exigent pour la campagne de 2025 « une procédure de recours appuyée sur des expertises de terrain » dans le cadre de l’assurance multirisque climatique des prairies.
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« Le satellite est aveugle devant les dommages sur prairies », écrivent les éleveurs de ruminants (1) dans une lettre ouverte à la ministre de l’Agriculture, ce 17 février 2025. Ces derniers déplorent l’utilisation de l’indice satellitaire pour mesurer la pousse de l’herbe dans le cadre de l’assurance multirisque agricole réformée en 2023.
Des lacunes à résoudre
Dans leur courrier, les éleveurs pointent plusieurs faiblesses de l’indice. Selon eux, les pertes de fourrages liées à la sécheresse ou aux orages de grêle n’auraient pas été prises en compte à leur juste valeur en 2023. Pour la dernière campagne, c’est l’excès d’eau et les pertes inhérentes qui auraient été mal appréhendées par l’indice satellitaire.
Les éleveurs demandent qu’à l’image d’autres productions agricoles, l’indice de pousse de l’herbe puisse être confronté à des expertises de terrain. Ces derniers exigent, dès la campagne de 2025, d’accéder à une « procédure de recours appuyée sur des expertises de terrain mandatées dans les départements ».
Fiabiliser l’outil et améliorer la procédure de recours
« Des difficultés ont été constatées sur le terrain et il faut fiabiliser l’outil Airbus pour que le satellite ne commette pas d’erreur dans ses analyses, admet Annie Genevard, interrogée par La France Agricole, le 14 février dernier. Il faut aussi réaffirmer que la méthode ne peut reposer que sur une base indicielle. Le retour à des enquêtes de terrain généralisées n’est pas possible. »
En octobre dernier, la ministre de l’Agriculture avait annoncé élargir le réseau de fermes de l’Observatoire national de la pousse de l’herbe. Elle se dit aujourd’hui ouverte à améliorer le dispositif de procédure de recours. « C’est le sens du plan pluriannuel de renforcement de l’offre d’assurance récolte destinée aux prairies que je vais mettre en place pour accompagner son développement », ajoute-t-elle.
(1) Fédération nationale bovine, Fédération nationale des éleveurs de chèvres, Fédération nationale ovine et Fédération nationale des producteurs de lait.
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