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Les investigations sur la perte de souveraineté se poursuivent

Christiane Lambert, la présidente du Copa, a insisté sur les combats syndicaux actuels en Europe, notamment pour maintenir certains moyens de production.

La commission d’enquête parlementaire visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la France a mené de nouvelles auditions cette semaine.

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Après des premières auditions en mars, la commission d’enquête parlementaire sur les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de l’Hexagone a invité de nouvelles voix pour s’exprimer sur le sujet cette semaine, sous la présidence du député alsacien Charles Sitzenstuhl. Parmi elles, Christiane Lambert.

« Nous avions alerté les pouvoirs publics en 2014 »

L’ancienne présidente de la FNSEA, désormais à la tête du syndicat européen Copa, a d’abord souhaité rappeler qu’elle a pointé cette problématique il y a plusieurs années. « Nous avions alerté les pouvoirs publics en 2014 dans les États-généraux de l’agriculture avec trois thématiques :  compétitivité, durabilité et innovation. Nous étions dans le ton des sujets qui nous animent aujourd’hui », rappelle-t-elle.

Pour commencer à pointer quelques explications, Christiane Lambert a choisi d’évoquer Farm to Fork, la déclinaison agricole du fameux « pacte vert ». Citant plusieurs études d’impact réalisées en Europe et aux États-Unis. « Elles ont toutes montré que l’atteinte des objectifs de Farm to Fork […] allait conduire à un affaiblissement de la production de 12, 15, 18 % pour certains secteurs », souligne-t-elle. Une stratégie donc à revoir pour la syndicaliste.

Les tensions géopolitiques élevées en Europe ou en Afrique où l’arme alimentaire joue par ailleurs un rôle non négligeable et est aussi à considérer pour la présidente du Copa, tout comme les négociations d’accords commerciaux potentiellement à risque. « L’Europe ne doit pas baisser la garde et doit garder un potentiel de production », martèle-t-elle.

Un historique coupable

Pour ensuite livrer plus précisément son analyse du repli agricole français, Christiane Lambert est remontée un peu plus dans le temps devant les députés. « Sur l’IED par exemple il y avait un seuil à 2000 porcs en Europe et Dominique Voynet (NDLR ministre de l’environnement de 1997 à 2001) a décidé que ce serait 450 en France. Résultat : d’autres pays se sont développés et la France a stagné. »

« Je peux aussi citer le Grenelle de l’environnement en 2007, où on a mis dans la tête des Français qu’on pouvait réduire les phytos d’un claquement de doigts, fustige-t-elle. Ce n’est pas faute d’avoir alerté. Mais nous avons été moins écoutés que d’autres. »

Moins d’agriculteurs

Le collectif Nourrir dont font notamment partie la Confédération paysanne, la Fnab ou encore Greenpeace s’est aussi exprimé devant cette commission. Son président Mathieu Courgeau, éleveur laitier, a pointé la baisse de production et du nombre d’agriculteurs.

« Cette problématique était autrefois compensée par l’augmentation de la productivité du travail des agriculteurs qui restaient, rappelle-t-il. Cela permettait d’assurer soit un développement, soit un maintien des volumes de la production. Mais on voit aujourd’hui que nous sommes arrivés à bout de ce système. L’intérêt d’installer beaucoup plus que ce que l’on fait aujourd’hui est d’intérêts multiples, mais aussi pour la production. Notamment sur les produits pour lesquels nous avons des dépendances. »

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