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Grande distribution Députés et sénateurs « rééquilibrent » les relations commerciales

Si la négociation commerciale annuelle a échoué, le fournisseur aura le choix entre interrompre les livraisons ou appliquer un préavis de rupture « classique ».

Députés et sénateurs sont tombés, lors d’une commission mixte paritaire (CMP), sur une version de compromis de la proposition de loi du député Frédéric Descrozaille (Renaissance) qui modifie à titre expérimental les relations commerciales entre fournisseurs et distributeurs.

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« Avec ce texte, députés et sénateurs s’accordent pour rééquilibrer les négociations entre la grande distribution et les fournisseurs », a tweeté Guillaume Kasbarian (Renaissance), président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Il vise en particulier à combler le « flou juridique » en cas d’échec de la négociation commerciale annuelle (programmée du 1er décembre au 1er mars pour les produits de grande consommation).

Raccourcissement de la prolongation de l’expérimentation de l’encadrement du SRP

Sur ce point, sénateurs et députés « se sont mis d’accord sur une nouvelle version » de la proposition de loi du député Frédéric Descrozaille (Renaissance) lors d’une commission mixte paritaire (CMP) qui s’est tenue le 15 mars 2023, a indiqué la commission des affaires économiques du Sénat dans un communiqué. Désormais, à titre expérimental, si la négociation commerciale annuelle a échoué, le fournisseur aura le choix entre interrompre les livraisons si le prix durant le préavis est jugé trop bas, ou appliquer un préavis de rupture « classique », qui devra tenir compte des conditions économiques du marché.

Le texte issu de la CMP conserve par ailleurs plusieurs modifications apportées par les sénateurs, dont : l’encadrement des promotions sur les produits non alimentaires ; la non-négociabilité des matières premières agricoles dans les produits vendus sous marque de distributeur ; le raccourcissement de 2026 à 2025 de la prolongation de l’expérimentation de l’encadrement du seuil de vente à perte, qui arrive à échéance en avril et l’exclusion de la filière des fruits et légumes de ce dernier dispositif.

Un accord salué

Pour Anne-Catherine Loisier, rapporteure centriste du Sénat, l’accord trouvé « témoigne du constat partagé que le déséquilibre du rapport de force dans les négociations commerciales conduit à des dérives inadmissibles, qu’il faut corriger ». « Le Parlement est obligé d’intervenir, non pas par plaisir, mais car les acteurs se livrent à une partie de “poker menteur” qui se fait souvent au détriment des consommateurs, des agriculteurs et des PME », ajoute-t-elle.

Le collectif Sauvons les fruits et légumes de France salue par ailleurs la fin du seuil de revente à perte +10  % (SRP + 10) pour les fruits et légumes. Cette mesure « avait démontré son caractère tout à fait inopérant et même totalement contradictoire avec le but recherché [augmenter le revenu agricole] », estime-t-il dans un communiqué le 15 mars 2023.

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