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Changement d'activité Passer le cap du porc en plein air

« Tous les jours, je suis content d'être éleveur et d’aller voir mes cochons » déclare David Ducla, heureux de son choix d’exploitation.

En 2016, David Ducla et ses parents ont fait le choix d’abandonner l’activité laitière au profit de l’élevage de porc fermier. Satisfait de son travail et de son rythme de vie, David poursuit le développement de l’atelier d’engraissement.

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David Ducla est resté salarié sur l'exploitation familiale dix ans avant de racheter les parts de son père en 2010. À l'époque, avec un quota de 800 000 litres et du lait livré à la coopérative Sodiaal, l'atelier de vaches laitières fonctionne très correctement. Mais, au fil des années, même en travaillant bien et en faisant attention aux charges, le revenu s’érode, « avec le sentiment d'avoir tout exploré », complète l'éleveur.

La famille réfléchit à de nouvelles sources de revenus : « La coopérative Fipso cherchait des éleveurs pour développer la production de porcs en plein air. Comme nous avions déjà un atelier de naissage, le technicien nous a proposé de développer l’engraissement porcin. » De prime à bord, le jeune éleveur n’est guère attiré. Mais il change d’avis lors d’une visite d’exploitation chez un couple d’éleveurs du Gers : « Les cochons étaient bien installés, en bâtiment avec une distribution automatique d’eau et d’aliment, ouvert sur un grand parcours… Tout cela dégageait une bonne ambiance. Le bien-être des animaux m'a vraiment convaincu ! »

© Hélène Quenin - Sans labour, le rendement atteint 130 q/ha pour ce maïs irrigué grâce à un lac privé.

Des parcours de 10 ha

Les trois exploitants franchissent le pas en 2016 : ils trouvent un site sur leur commune, à 2 km du siège pour construire deux bâtiments de 340 m2, chacun conçu pour accueillir des bandes de 250 porcs en aire paillée. Chaque ouvrage s’ouvre sur 10 ha de parcours, eux-mêmes fractionnés en lots d’environ 3 ha, pour permettre une rotation entre chaque bande. « On doit respecter des densités de 90 porcs par hectare maximum », précise David. En plus du fil électrique, un grillage sécurise le parcours : « À l’époque, la clôture n’était pas préconisée. Mais je l’ai installée dès le début pour être tranquille car j’avais la hantise que les cochons s’échappent. Aujourd’hui, à cause des sangliers toujours plus nombreux et la crainte de la peste porcine, nous sommes contents d’avoir anticipé. »

Les porcelets restent 4 semaines en maternité, 6 semaines en nurserie, 6 semaines en pré-engraissement, puis à l’engraissement jusqu’à 26 semaines d’élevage minimum requis par le cahier des charges. Après un vide de 2 ou 3 jours, une nouvelle bande prend place. Cette finition en plein air, peu contraignante, est appréciée par l’éleveur « Avec la distribution automatisée, les animaux mangent à volonté, ce qui nous donne un indice de consommation moyen – du sevrage jusqu’à la vente – de 2,9 kg d’aliment/kg de croissance. Comparé à un élevage standard en bâtiment, cela représente 0,3 à 0,4 kg d’aliment supplémentaire par kilo de croissance. Mais ce surcoût est largement compensé par le prix de vente de nos cochons. » Les pratiques d’élevages évoluent aussi avec les essais de l’éleveur pour laisser la queue longue aux cochons. La castration sous anesthésie locale se révèle satisfaisante : « Cette tâche n’est jamais agréable, mais savoir que le porcelet ne souffre pas est rassurant », estime David. Pour tenir compte du surcoût de l’opération à la charge de l’éleveur, la coopérative rajoute désormais 3 € par porc fini.

© Hélène Quenin - Le site d’engraissement se situe à 2 km du siège de l’exploitation.

Toujours du plaisir

L’activité laitière est arrêtée en 2017, sans regret : « Il y a toujours beaucoup de travail sur l’exploitation, mais il est rémunérateur. Le planning calé sur six mois permet de s’organiser, de planifier des jours de répit et de prendre des jours de vacances. Cela change vraiment la vie ! » En 2019, David a réaménagé l’ex-bâtiment des génisses pour augmenter sa production. Ses parents sont retraités depuis 2020, mais avec l’arrivée de Lucas, salarié à temps plein, l’éleveur poursuit son développement : il vient d’investir dans un nouveau bâtiment pour produire 1 200 porcs de plus par an. Les porcelets supplémentaires proviendront cette fois de l’extérieur. « Tous les jours, je suis content de faire ce métier et d’aller voir mes cochons, conclut l’homme de 41 ans. Ce sont des animaux vifs que j'ai toujours plaisir à regarder évoluer. »

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