Bien-être animal « Il faut répercuter le poids des investissements »

« Auparavant, les innovations en élevage avaient pour objectif de réduire les coûts de production. Aujourd’hui, ils concourent à les accroître », lance Jean-Louis Zwick, directeur des productions animales et de l’accouvage chez Maïsadour. Le professionnel fait référence aux adaptations des élevages en lien avec les attentes sociétales sur le bien-être animal.

Daniel Jaouen, éleveur de volailles de chair dans le Finistère, témoigne des investissements réalisés dans son atelier. « Mettre en place la lumière naturelle et bétonner les sols des bâtiments m’ont demandé un investissement de 150 000 euros, avec un soutien de la région à hauteur de 42 000 € (1). Même dans un système intégré, je ne parviens pas à impacter ces investissements dans le prix de vente de mes volailles. »

« Les animaux donnent le la »

Pour Estelle Le Helloco, directrice générale de Le Helloco Accouvage, « l’enjeu est également de garantir la qualité sanitaire des productions avec les nouveaux modes d’élevage. C’est un combat quotidien et rien n’est jamais acquis. Par ailleurs, la sélection génétique prend du temps. Les animaux nous imposent un rythme qui n’est pas celui des réseaux sociaux. Ce sont eux qui donnent le la. »

Autant d’efforts pour lesquels les éleveurs demandent à être récompensés. « Nous créons de la valeur sur nos élevages, et il est nécessaire de répercuter nos investissements auprès du consommateur pour que nous puissions continuer à exercer notre métier, appuie Daniel Jaouen. Mais force est de constater que l’alimentation est l’un des seuls postes de dépense des ménages qui n’est pas en prélèvement automatique. Les gens se nourrissent avec ce qu’il reste sur leur compte. »

V. Gu.

(1) Via le plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAEA).