Lapin Un plan pour travailler la montée en gamme et les débouchés
Dans un contexte difficile depuis de nombreuses années, la filière cunicole a déjà travaillé sur des plans d’action, par exemple la baisse d’utilisation des antibiotiques ou le bien-être animal. Un pacte d’avenir pour le lapin avait été présenté par l’interprofession (Clipp) en juin. Le plan de filière rédigé à la suite des États-généraux de l’alimentation est dans la continuité, afin de « rebondir et trouver des leviers pour redynamiser la production ».
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À l’instar de la filière de la volaille de chair, une segmentation des productions et une montée en gamme sont prévues, objectifs chiffrés à l’appui. Ainsi, il est prévu dans le plan de la filière cunicole de passer de 1 % à 25 % de viande de lapin issue d’élevages alternatifs en 2022, et à 50 % en 2025. Une stratégie de « premiumisation » débute, à l’initiative des industriels avec les démarches Nouvelle agriculture, Éleveurs responsables, Bleu-blanc-cœur…
Abandon des cages
L’un des leviers principaux est le logement, avec l’abandon des cages, satisfaisant aussi les exigences de bien-être animal. Pour sécuriser ces investissements lourds, une contractualisation est indispensable. Pour basculer un quart des volumes en logements alternatifs, la filière estime les investissements nécessaires à 60 M€.
En outre, il est prévu de multiplier par 10 la production de lapin sous label rouge ou en bio, des signes de qualité quasi inexistants dans cette production (autour de 0,1 % actuellement). Pour cela, une évolution du cahier des charges est prévue pour le label rouge.
Travailler sur la découpe et le désossage
Comme pour la volaille, un autre enjeu est mis en avant, celui de la praticité d’utilisation pour les industriels, les restaurateurs et les ménages. La filière doit travailler sur la découpe et le désossage (impliquant des innovations techniques), et sur une offre alliant « qualité, praticité, variété et nouveaux goûts ». L’un des objectifs est 15 à 20 % des volumes commercialisés en produits désossés.
Autre point commun aux volailles, la volonté de conquête ou de reconquête de débouchés. L’une des cibles est la RHD : sur les 3 500 t de viande de lapin qu’elle utilise, 2 000 t viennent de Chine (en partie via la Belgique)… Mais la demande s’oriente de plus en plus vers une offre française. L’objectif est donc de reprendre la moitié des volumes de lapin importé de pays tiers d’ici à 2020, que ce soit en RHD ou dans l’industrie agroalimentaire. La filière veut aussi continuer à développer les exportations, en conquérant des parts de marché aux dépens des pays tiers.
Sur le plan de la lutte contre les maladies, l’utilisation d’antibiotiques et le bien-être animal (BEA), la filière s’engage à conduire des actions telles que des campagnes de vaccination, de formation à la biosécurité et aux bonnes pratiques en termes de BEA… Des plans d’action et des outils existent déjà, que la filière veut systématiser.
Les relations contractuelles en réflexion
En revanche, concernant « l’amélioration des relations contractuelles » et « la juste rémunération de chaque maillon », il est surtout question de réflexions à mener, en particulier avec la distribution, et de groupes de travail. Ainsi, si 100 % des volumes sont contractualisés entre les OP et les abattoirs, la révision des prix en cas de forte variation des coûts de production se fait de façon disparate et insuffisante. Le plan suggère une redéfinition des indicateurs, mais ne propose pas d’échéance. À sa décharge, la filière réclame aussi des actions qui ne dépendent pas d’elle, comme la participation aux enquêtes de l’Observatoire de la formation des prix et des marges.
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