Moha, sorgho, ray-grass… Jauger l’intérêt de fourrages dérobés
Pour beaucoup d’éleveurs, le maintien d’un climat très sec durant la période estivale relance la question de la rentabilité des fourrages dérobés destinés à compléter les stocks hivernaux.
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Limiter les risques
Variété et date de semisstrong
Moha, sorgho, ray-grass…, il existe de nombreuses variétés de dérobées pouvant être valorisées en fourrage. Parmi les paramètres à prendre en compte pour faire son choix, la date de semis reste le plus important. « Un semis précoce assure un niveau de rendement de matière sèche (MS) par hectare, à condition de réussir la levée », explique Didier Deleau, ingénieur fourrage chez Arvalis. Dans une étude réalisée dans la région de Rennes, Arvalis montre que le potentiel d’un ray-grass italien (RGI) diminue de 1,8 t de MS/ha s’il est semé au 1er septembre, et de 3,2 t de MS/ha s’il est semé au 1er octobre. « Il est possible de semer tard dans la saison, mais il faut adapter le choix des variétés. Après le 15 août, je préconise un colza fourrager ou un mélange de graminées et de légumineuses comme du RGI et du trèfle incarnat qui a une excellente valeur alimentaire », ajoute-t-il.
Semer un mélange d’espècesstrong
Pour l’implantation, il est conseillé de réaliser un travail superficiel du sol. Cela permet de limiter la perte d’humidité et donc de favoriser la levée, mais aussi de réduire les charges de mise en culture. « Dans l’idéal, il faut semer juste avant ou juste après une pluie, et surtout bien rappuyer le lit de semence, détaille Didier Deleau. Pour limiter le risque de mauvaise levée, on peut aussi utiliser un mélange de plusieurs espèces. Si l’une des espèces ne sort pas, l’autre trouvera peut-être des conditions favorables. »
Adapter le coût
Un potentiel de 1 à 5 t de MS/hastrong
La rentabilité d’un fourrage dérobé dépend du rapport entre les charges mises en œuvre, telles que les semences, l’engrais, les frais de travail du sol et de récolte et la quantité de fourrage récolté. Par exemple, un colza fourrager permet une seule période de récolte, le plus souvent en pâturage (de 1 à 4 t de MS/ha selon la région), mais les coûts d’implantation et de récolte sont très limités. À l’inverse, « les coûts d’implantation d’un RGI étant élevés (proche de ceux d’une prairie), il faut les amortir sur les deux périodes de récolte possible : un pâturage à l’automne et un ensilage au printemps », explique Jean-Claude Huchon, conseiller à la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique.
Privilégier le pâturagestrong
Les frais de récolte représentent une part importante du coût d’une dérobée. Le pâturage reste le mode de récolte le plus économique, à condition que le parcellaire (à proximité d’autres prairies et clôtures) et la portance des sols le permettent.
Évaluer ses stocks
Réaliser un bilan fourragerstrong
L’implantation d’une culture dérobée doit faire partie d’une réflexion globale sur la gestion des stocks de fourrages sur l’exploitation. « Ce n’est qu’une solution parmi d’autres pour réajuster son plan d’alimentation. Le risque à la levée est trop important pour que les dérobées soient le seul levier d’ajustement mis en œuvre », insiste Jean-Claude Huchon.
Par Marie SalsetPour accéder à l'ensembles nos offres :