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Alimentation animale Gagner la confiance des consommateurs

© Y. Cainjo/GFA

L’alimentation animale est un secteur méconnu du grand public. Entre crise de la vache folle et marketing jouant sur l’image de « Martine à la ferme », les signaux sont contradictoires. Coop de France nutrition animale appelle à plus de transparence et de pédagogie, pour une meilleure compréhension de l’élevage.

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« Une certaine opacité entoure les industries de la nutrition animale et fait naître un sentiment de méfiance, estime Ann-Gaël Béard, de l’association de consommateurs CLCV (1). La crise de la vache folle n’a fait qu’empirer les choses. » Pour cette représentante des consommateurs, la confiance se gagnera par l’information et la transparence.

Des « choix d’alimentation en fonction de sa sensibilité »

« Il faut être honnête, expliquer en quoi l’élevage en stabulation avec apport de concentrés est parfois nécessaire au bien-être des animaux, expose-t-elle. Chaque consommateur fera ensuite ses choix d’alimentation en fonction de sa sensibilité. » Le ton de la convention annuelle de Coop de France nutrition animale, qui se tenait ce 8 novembre, est donné.

Rémi Cristoforetti, directeur de la coopérative Le Gouessant, développe la notion de « visitabilité » des fermes. « C’est à nous d’améliorer les connaissances des consommateurs, estime-t-il. 10 % des ateliers de pondeuses engagés en démarche Terres de Breizh sont visitables en permanence. » Il met en garde contre l’idée que les demandes sociétales n’émanent que des « bobos des centres urbains : nous sommes ancrés dans la ruralité et les gens autour de nous ont les mêmes exigences que les Parisiens ».

Attention à « l’enfumage poétique »

Oliver Dauvers, l’animateur de la convention, interpelle les représentants professionnels sur l’écart qui existe dans l’esprit de certains consommateurs entre fantasmes et réalité de l’élevage. « N’avons-nous pas également une part de responsabilité dans l’enfumage poétique ? » Est-ce honnête, par exemple, de « vendre des pots de yaourt avec des vaches dans un pré en guise d’illustration ? »

« Des associations de consommateurs demandent justement que soit mise en place une réglementation du marketing alimentaire », remarque Rachel Blumel, de Coop de France. Frédéric Monnier, directeur de la nutrition animale du groupe Cavac, regrette que « la vulgarisation soit souvent entièrement déléguée aux services de marketing des transformateurs et des distributeurs. Ils se contentent souvent de dire : « Les consommateurs veulent du “Martine à la ferme”, alors on va leur en donner. »

Valérie Scarlakens

(1) Association nationale de défense des consommateurs et usagers.

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