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ESB Sur la piste du prion

Cliché de microscopie à force atomique (AFM) d’un assemblage de prion humain. Les motifs périodiques représentent l’unité élémentaire, suPrP – présente au sein de l’assemblage de prions – et sa structure potentielle. © Angélique Igel-Egalon et Davy Martin

La propagation du prion chez les mammifères reste encore largement inexpliquée. Des chercheurs de l’Inra viennent de montrer qu’un élément constitutif de cet agent pathogène suffit à sa réplication. Ces résultats ont été publiés dans la revue Plos Pathogens le 7 septembre 2017.

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Les chercheurs ont mis en évidence, au sein des assemblages de prions, « un déterminant structural élémentaire qui renferme les informations nécessaires et suffisantes à la réplication de ces agents pathogènes », explique l’Inra dans son communiqué de presse.

Deux formes

Responsables de maladies comme l’ESB, touchant les animaux d’élevage et l’homme notamment, les prions sont des particules protéiques dépourvues de matériel génétique. La protéine du prion existe sous deux formes :

La protéine du prion, sous sa forme infectieuse, forme des assemblages de taille diverse. Ces assemblages sont composés d’unités élémentaires, constituées d’un trimère de protéines. Communes à plusieurs souches, ces unités élémentaires contiennent l’information nécessaire et suffisante à leur réplication.

Des « briques élémentaires »…

« Ces briques élémentaires sont extrêmement résistantes aux agents biochimiques habituellement capables de détruire les composés cellulaires protéiques, précise l’Inra. Lorsque deux unités élémentaires sont liées, elles deviennent alors pathogènes. Les liaisons qui unissent ces deux unités, de type hydrophobe, sont cependant très fragiles. La variabilité de cette brique élémentaire est responsable de la diversité des souches de prions et de leur capacité à infecter différentes espèces animales. »

Les scientifiques suggèrent que, « dans les conditions physiologiques, les assemblages de prions et les unités élémentaires sont en équilibre telles que les unités élémentaires puissent être libérées lorsqu’elles sont en faible quantité, ou au contraire captées lorsqu’elles sont en excès. L’existence de cet équilibre permet donc à l’unité élémentaire de participer activement à la propagation du prion dans les cellules ou dans les tissus. »

… futures cibles thérapeutiques ?

Le réarrangement de cette « brique élémentaire » signe le caractère infectieux du prion. Elle est nécessaire et suffisante à la propagation du prion au sein d’un tissu infecté. Ce qui pourrait la désigner comme « cible thérapeutique d’intérêt » pour lutter contre les maladies à prions.

E.C.

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