Bœuf américain Un vote des eurodéputés qui annonce la couleur
Les membres de la Comagri, la commission de l’agriculture du Parlement européen, ont approuvé l’accord conclu cet été, entre Bruxelles et Washington, relatif à une augmentation de la part américaine dans le contingent tarifaire global pour l’importation de bœuf sans hormones dans l’Union européenne (UE).
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Le Parlement européen a annoncé le 5 novembre 2019, qu’il « devrait donner son feu vert aux accords d’importation avec les États-Unis sur la viande bovine de haute qualité ». Dans ses premières recommandations (1), la Comagri a approuvé largement (33 pour, 7 contre et 3 abstentions) un accord négocié cet été, par la Commission européenne avec les États-Unis et les principaux fournisseurs étrangers de bœuf, baptisé « Panel Hormones ».
Bruxelles faisait part le 14 juin « un accord de principe avec les États-Unis et d’autres pays fournisseurs importants, selon lequel 35 000 tonnes du contingent concerné seront attribuées aux États-Unis, échelonnées sur une période de sept ans, la quantité restante étant disponible pour tous les autres exportateurs ». « Le contingent actuel de 45 000 tonnes de viande bovine restera inchangé, mais la part américaine passera progressivement, sur une période de sept ans, de 18 500 à 35 000 tonnes », détaille le communiqué.
Quelle est la suite ?
Les avis de la commission de l’agriculture vont être transmis à l’INTA, en charge du dossier. Son vote est attendu entre la fin de novembre et le début de décembre. L’accord reste pour l’heure en suspens mais « la probabilité d’une approbation est forte », estime Éric Andrieu, eurodéputé français sur Ouest-France le 7 novembre dernier. « Les producteurs de viande bovine, qui sont positionnés en France sur des modèles extensifs, ne sont pas défendus par Bruxelles à cause de sa vision très libérale en matière agricole. Nous sommes en train de sacrifier nos territoires ruraux. »
« C’est un nouveau “cadeau” sur le dos des éleveurs bovins français et européens, que les institutions européennes sont sur le point de faire aux exportateurs de viandes bovines américains ! » lançait la Fédération nationale bovine (FNB) dans un communiqué de presse sur le sujet, le 17 octobre dernier.
Lucie Pouchard(1) à l’intention de la Commission du commerce international (INTA).
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