Accord UE-Mexique Des « avancées » mais surtout des « inquiétudes »
Les réactions se multiplient à la suite de l’annonce d’un accord politique sur la modernisation de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mexique. Si certaines filières européennes sont gagnantes, à l’image de la filière laitière, l’ouverture d’un contingent de viande bovine soulève de vives protestations.
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« Les secteurs qui pourront tirer des bénéfices de l’ouverture du marché mexicain sont les produits laitiers, les pâtes alimentaires, la viande de porc, et, enfin, l’accord prévoit la reconnaissance de 340 IGP européennes (fromages, vins, bières…), énumère l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA), dans un communiqué du 25 avril. Pour la France et les secteurs concernés, il s’agit évidemment d’avancées positives. »
Mais l’APCA souligne que ces « avancées » ne vont pas sans « inquiétudes ». « L’UE a accordé en contrepartie un accès au marché intérieur au Mexique pour la viande bovine ainsi que les abats de bovin, de même pour la volaille, les œufs, auxquels il faut ajouter le miel, le sucre, la viande de porc. »
20 000 tonnes de produits bovins
L’accord modernisé prévoit l’ouverture d’un contingent de viande bovine, inexistant dans l’accord conclu en 2000. « Il est prévu l’ouverture d’un quota progressif sur 5 ans de 10 000 tonnes-équivalent carcasse de viande bovine et de 10 000 tonnes d’abats de bœuf, avec un droit de 7,5 %, précise Baptiste Buczinski, de l’Institut de l’élevage. Ces produits devront être issus de bovins non traités aux hormones. La ventilation entre marchandise fraîche et congelée ou la présence de hampe et d’onglets dans les abats n’est pas encore décidée. »
« Frénésie libérale »
Interbev « dénonce avec force cette nouvelle concession de l’UE pour laquelle ni la survie de la filière viande bovine, ni la protection de la santé des consommateurs, ne semblent prévaloir sur sa politique commerciale ». L’Interprofession évoque une « concurrence déloyale » et une « insécurité sanitaire » liée au fait que « la production mexicaine de viandes bovines ne répond pas aux standards de production européens ».
La section de la viande de la Coordination rurale « reste abasourdie par la conclusion [de cet] accord politique » et dénonce la « frénésie libérale de la Commission [européenne qui] ne s’arrêtera pas avant d’avoir éradiqué l’ensemble de l’élevage européen. »
Un an au minimum avant l’entrée en application
« De nombreux points techniques restent à préciser, indique Baptiste Buczinski. L’accord technique pourrait survenir d’ici à six mois, mais il faudra sûrement attendre plus d’un an avant sa mise en application. »
Téléchargez le texte (en anglais) de l’accord politique entre l’UE et le Mexique.
Valérie Scarlakens
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