Porc Inaporc travaille sur les débouchés
La crise économique qui a touché les éleveurs porcins ces deux dernières années est bel et bien finie. Les acteurs de la filière ont l’esprit libre pour parler « débouchés », avec quatre préoccupations majeures : la segmentation de l’offre, le bien-être animal, le développement de l’exportation et les maladies émergentes.
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Lors de l’assemblée générale de l’interprofession porcine (Inaporc), le 27 juin 2017 à Paris, les représentants des éleveurs, des abatteurs et des distributeurs ont débattu de la segmentation nécessaire pour reconquérir des consommateurs qui mangent de moins en moins de viande. Les uns ont davantage d’exigences en termes de santé, de bien-être animal ou d’origine des produits, les autres demandent des produits pratiques à consommer.
« Un manque d’offre diversifiée »
« Nous souffrons d’un produit trop standardisé et d’un manque d’offre diversifiée », a résumé Paul Auffray, le président de la Fédération nationale porcine. Au sein de l’interprofession, les uns appellent à une politique collective de filière à partir du socle « Le porc français », avant que les industriels s’en saisissent et l’adaptent à leur propre démarche marketing, à l’instar du président d’Inaporc, Guillaume Roué.
D’autres préfèrent favoriser l’initiative privée des entreprises, comme l’expliquait Gérard Cladière, représentant de Carrefour. Attention au foisonnement excessif de l’offre, ont néanmoins nuancé plusieurs intervenants de l’abattage-découpe et de la distribution. « Il faut se concentrer sur les attentes des consommateurs, et toujours penser à la présentation et la praticité des produits », a estimé Patrick Le Foll, directeur d’abattoir.
Charte « Porc respect et confiance »
Face aux revendications des associations de protection animale et aux associations véganes, les éleveurs se sentent plus démunis. Après avoir tourné le dos à ces critiques, l’interprofession a décidé de réagir en engageant une « démarche de progrès ». Un réseau d’éleveurs « sentinelles », référents sur les pratiques de bien-être animal et attentifs aux cas de non-respect, sera mis en place, et une charte « Porc respect et confiance » proposée. Des formations et des plans d’investissement en élevage sont également à l’étude.
La Chine à l’honneur
La Chine, devenue premier client de la France en 2016, était également à l’honneur, avec la présence d’une délégation de son Administration en charge des échanges avec l’extérieur, l’AQSIQ. C’est elle qui délivre les agréments et conduit les inspections aux frontières et dans les entreprises candidates à l’exportation vers la Chine. « En 2016, plus de 16 000 entreprises ont déposé des demandes d’importations » pour des produits laitiers, carnés et de la mer, a souligné Zhengguo Cai, directeur de la structure portuaire de Shenshen.
Le porc tient une place capitale dans ces échanges. « Ainsi, les volumes de viandes importés ont augmenté de 600 000 tonnes en deux ans au niveau du port de Tianjin, qui approvisionne tout le nord-est de la Chine, a illustré Bin Zhang, directeur du China inspection and quarantine (CIQ) de Tianjin, en charge des inspections sanitaires à l’entrée sur le territoire chinois. Parmi ces volumes, 70 % étaient du porc. »
Pour développer encore les échanges, Pékin a lancé en 2013 le projet de « Nouvelle route de la soie », combinant transports maritimes, ferrés et routiers entre la Chine et l’Europe, via l’Asie centrale. De quoi permettre à la France de livrer en 18 jours de la viande de porc fraîche, et non plus congelée, rêvent certains acteurs de la filière !
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