Initiative De l’or rouge entre les mains

Près du pont du Gard poussent des gojis (Lycium barbarum), un arbuste originaire de Chine. Depuis 2017, Nancy Crivellaro a rejoint l’EARL familiale Les Tuileries (100 ha de viticulture), et son frère Thomas a fait de même en 2021. Les deux jeunes agriculteurs, avec l’aide de leurs parents, ont créé une plantation de 2,5 ha de gojis donnant de juillet à octobre des petits fruits rouges à haute valeur ajoutée. Ces derniers, gorgés d’acides aminés, d’oligo-éléments, de vitamines et riches en protéines, ont des vertus antioxydantes, régénérantes et vitalisantes. La France les importe principalement d’Asie.

40 000 € investis

« Cette plante est encore mal connue. Nous expérimentons un palissage qui laisse les bras retomber, et nous recherchons le bon arrosage », indique l’exploitante. En outre, l’Inrae d’Avignon et la chambre d’agriculture du Gard leur ont recommandé une variété qui ne craint pas les maladies.

L’EARL Les Tuileries cultive en bio 6 000 plants irrigués au goutte-à-goutte à la faveur d’un forage. L’investissement total de 40 K€ sera amorti sur dix ans. « Dès la première année, nous avons eu 40 kg de fruits. Nos arbustes produisent abondamment et, aujourd’hui, nous cueillons 500 kg, car il y a des pertes avec le mistral et la pluie, poursuit Nancy. Tout est manuel, avec huit saisonniers au ramassage. Puis nous trions, et 90 % des baies sont déshydratées au séchoir et conditionnées. 10 % sont vendues fraîches en barquettes. »

La famille Crivellaro a déposé sa marque : L’or rouge du pont du Gard. Via les réseaux sociaux, particuliers et épiceries bio de tout l’Hexagone passent commande. Le kilo de baies de goji déshydratées est vendu en vrac 70 € et mis en rayon à environ 100 €. « Depuis novembre dernier, notre stock est épuisé tant la demande est élevée », se réjouit la jeune agricultrice.

Alexie Valois