Établissements agricoles Les méfaits de l’alcool mis en scène

L’alcool est un problème récurrent. « La consommation excessive a des conséquences sur soi mais également sur son entourage. On peut se mettre en danger, et avoir des comportements irrespecteux vis-à-vis des autres », précise Matthieu Payer. Cet animateur du réseau des élus de la MSA Alpes du Nord a décidé de sensibiliser les jeunes à ces risques à travers une action originale.

Faire participer les élèves

Parmi les délégués de son groupe, Joseph Dufour - salarié d’une coopérative et comédien amateur - propose de s’impliquer dans ce projet. Avec son épouse Catherine, et leur fille Soizic, 23 ans, il crée une intervention sur mesure sous forme de théâtre forum.

« Pendant une heure, nous jouons cinq à six saynètes de cinq minutes chacune, de l’ébriété jusqu’au malaise. Ce sont des situations que les jeunes ont déjà pu vivre au cours d’une soirée. Ils se projettent dans l’histoire que nous racontons. Pour ouvrir le débat, nous faisons des pauses. Un des comédiens quitte la scène et un lycéen prend sa place pour dire comment il aurait réagi », explique Joseph Dufour. Faut-il mettre la personne au lit ou appeler les pompiers ? Sont également abordés les risques de violence, d’accident et d’abus sexuel ou le cocktail drogue-alcool.

Alerter pour éviter un drame

Deux premières séances ont eu lieu avec des élèves de seconde du lycée agricole de Contamine-sur-Arve (Haute-Savoie), et avec une classe de 3^e de la Maison familiale et rurale (MFR) de Cruseilles (Haute-Savoie).

« Dans le cadre de nos actions sociales, nous avons voté pour que celle-ci soit reconduite cinq fois cette année, en les planifiant avec les équipes enseignantes », indique Matthieu Payer. Ce département compte deux lycées agricoles et seize MFR.

« Il ne s’agit pas de dire aux jeunes qu’il ne faut pas boire, mais de les amener à réfléchir et à discuter, si besoin avec l’infirmière de l’établissement. D’autant que nous sommes souvent en dessous de la réalité. Nous voulons leur éviter les histoires qui finissent mal », conclut Joseph Dufour.