Culture Livres en libre-service

Donner une seconde vie aux livres qu’on ne lit plus, partager une lecture qu’on a aimée ou en découvrir de nouvelles…, le tout gratuitement. Depuis quelques années, des boîtes à livres, ou boîtes à lire, essaiment en France, avec un principe simple : chacun peut y déposer ou y prendre librement un ouvrage. Un site internet (1) en recense près de huit mille et leur nombre ne cesse d’augmenter.

Sens du partage

Ces microbibliothèques sont souvent le fruit d’initiatives locales, comme à Belbèze-en-Comminges, en Haute-Garonne, où la cabine téléphonique du village a été transformée sous l’impulsion de Jacqueline Millet, ancienne documentaliste au lycée agricole de Saint-Gaudens. « J’ai toujours été passionnée par les livres, confie cette retraitée. Quand j’ai su que la cabine devait être enlevée, j’ai proposé au maire de la garder. » Un voisin menuisier a fabriqué des étagères, que Jacqueline a garnies avec des ouvrages collectés par ses soins : « Maintenant, ça fonctionne tout seul ! Les livres circulent et se renouvellent. Ces échanges culturels me plaisent beaucoup, surtout dans nos campagnes, où l’on est parfois un peu loin des bibliothèques. »

Même enthousiasme à Taurignan-Vieux, en Ariège (en photo), où l’équipement a été implanté au bord de la départementale par le Lions Club local. « Cette installation sert autant aux habitants qu’aux gens de passage, se félicite la maire, Magalie Bernère. Il faut avoir la curiosité de l’ouvrir, parfois on y découvre de petits trésors de littérature ! On veille seulement à ce qu’il n’y ait pas de dérives, comme des contenus à caractère sexuel ou d’extrémisme religieux, par exemple. C’est une démarche citoyenne, qui incite les gens à donner et à partager. »

Joëlle Fages, présidente du Lions Club de Saint-Girons, renchérit : « L’avantage de cet aménagement est que l’on peut y accéder quand on veut. Cela facilite l’ouverture de tous à la lecture. » Y compris des plus jeunes, comme Lisa, 12 ans, qui a participé à la création d’une boîte devant son école, à Lasserre. « Je trouve ça bien qu’il y ait une boîte rien que pour nous. On peut y déposer nos livres d’enfance pour qu’ils servent à d’autres. » Au fil des ans, ces albums et romans vagabonds sont encore amenés à voyager.

E. Leturcq

https://www.boite-a-lire.com/