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EN FAMILLE Quand l’incident vire au drame

Confinement, école à la maison et activité professionnelle des parents accentuent frustrations, tensions, cris et larmes. Comment réagir quand les enfants craquent ?

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La petite dernière, trois ans, hurle car son biscuit est cassé. Le cadet, huit ans, s’emporte quand vous lui demandez de mettre le couvert, et l’aînée, quinze ans, explose de rage car la connexion à internet patine… En temps de confinement, quand la charge émotionnelle est trop forte, tout incident est l’occasion de libérer un peu de pression. Or, comme l’indique le psychologue Haim Ginott, « si tous les sentiments sont légitimes, les comportements ne sont pas tous acceptables ».

Rien ne justifie de casser des objets, d’insulter la terre entière, ni de frapper. Le sentiment d’injustice et les frustrations alourdissent le réservoir émotionnel. Plus il est chargé, plus il est difficile de contenir la goutte d’eau qui le fait déborder. « À nous, parents, de sécuriser notre enfant en accueillant ce qui se passe, en lui disant : “Je vois bien, tu craques. Je sais, c’est compliqué en ce moment, nous sommes tous à cran”, explique Anaëlle Sanzey, formatrice dans le Var en communication relationnelle parents-enfants (1). Quand l’enfant est submergé par une tempête émotionnelle, la présence du parent au regard bienveillant est sécurisante. » La spécialiste ajoute qu’il est préférable de se mettre en posture d’écoute, d’entendre le besoin qui est exprimé derrière cette crise. Cela évite d’être dans les jugements de type : il me teste, quel enfant capricieux. Ou bien : je ne vais pas y arriver dans ce quotidien perturbé, etc.

Se défouler ensemble

Lorsque la colère déborde, ou pour la prévenir, déchargez les tensions par des jeux physiques. À tout âge, on peut jouer à la bagarre, frapper ou mordre un coussin, faire une bataille de chatouilles, provoquer du fou rire. À la campagne, il est facile de shooter dans un ballon ou faire le tour de la maison le plus vite possible. « N’hésitez pas à participer en tendant une perche : “Allez, viens on va…”», conseille Anaëlle Sanzey.

Et quand la tension s’apaise, pour remplir le réservoir affectif, discutez calmement avec votre enfant, posez une main sur son épaule, caressez ses cheveux, regardez avec lui l’album photo familial…

Alexie Valois

(1) https://www.jecommuniqueautrement.org/

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