Zoom sur une initiative Deux éoliennes Bollée restaurées

Sa colonne de fonte et son escalier en colimaçon sont caractéristiques. De même que son rotor de pivotement, qui permet à la turbine de se placer parallèle au vent. « L’éolienne Bollée est une très belle construction », confirme Jean-Claude Pestel, spécialiste français de ces ouvrages, qui furent construits à environ 500 exemplaires entre 1872 et 1933. Le temps faisant, seules 80 de ces éoliennes subsistent aujourd’hui, dont deux qui viennent d’être restaurées.

La première dépendait du château de Bellefille (Sarthe). Comme la plupart de ses consœurs, elle servait à pomper de l’eau. « Il y a trois ans, les propriétaires ont accepté de la vendre. Nous l’avons démontée, installée chez l’un d’entre nous et avons entamé sa restauration. À raison d’un samedi par mois, cela nous a pris trois ans. Beaucoup de pièces ont dû être refaites à neuf et pour travailler dans les règles de l’art, nous avons fait tous les rivetages à chaud », témoigne Philippe Pancher, l’un des dix éleveurs engagés dans ce projet. Aujourd’hui installé au siège de la coopérative des Fermiers de Loué, l’ouvrage du château de Bellefille datait de 1894.

Rénovée par des bénévoles

L’éolienne Bollée, qui sera inaugurée le 16 septembre prochain à Sorigny (Indre-et-Loire) a été construite en 1898. Entièrement restaurée par des bénévoles, elle vient remplacer un ouvrage du même type qui alimentait le lavoir et fut démonté à la fin des années cinquante.

Comme celle du château de Bellefille, elle est équipée d’une turbine de 2,5 mètres de diamètre, d’un rotor à 18 pales, d’un stator à 36 pales « mais notre Bollée culmine à 19 mètres contre 17 mètres pour l’éolienne sarthoise », précise, amusé, Michel Gaboriau, président de l’association Sorigny Patrimoine qui a mené cette restauration.