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Foie gras La biosécurité bouscule les conditions de production

Marie-Pierre Pé, directrice du Cifog, lors d’une conférence de presse à Paris le 28 mars 2018. © Cifog

Secoué par deux crises sanitaires consécutives, le Cifog se mobilise pour repartir sur des bases saines et solides. Une consolidation qui intervient au moment même où Emmanuel Macron attend de chaque interprofession l’élaboration de plans de développement à l’horizon de 2022.

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Pour la deuxième année consécutive, la production de foie gras s’est écroulée de 20 %. Pourtant, lors de sa conférence de presse à Paris, le 28 mars 2018, le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog) arborait toujours son sourire habituel. « La saison a été préservée malgré la crise majeure qui nous secoue depuis deux ans, assure Michel Fruchet, président de l’interprofession. Pas sans peine, mais nous étions là pour les fêtes de fin d’année, malgré le manque de matière première. Certes, le volume n’était pas au rendez-vous, mais la valeur, oui. »

Le Cifog constate, à la fin de 2017, des ventes en progrès de 2,8 % en valeur, malgré une baisse en volume de l’ordre de 12 %. Pourquoi ? « Une « premiumisation » de l’offre faite par les marques, et la répercussion partielle de la hausse des coûts de production liée aux investissements en matière de biosécurité », explique Marie-Pierre Pé, directrice du Cifog.

Une projection à cinq ans

« Nous avons dû entrer “en marche”, dans le courant émis par le président Macron, et sa demande d’élaborer des plans de filières à cinq ans, reprend Marie-Pierre Pé. L’exercice n’a pas été évident, mais nous avons pris le temps de réfléchir à nos priorités : bâtir une activité qui reste pérenne et équitable. Avec d’une part une filière durable, qualitative et adaptée à la demande. D’autre part, une valorisation des produits qui permet une juste rémunération de chaque acteur. »

L’année 2017 fut une année de transition, après deux années de crise sévère en raison des épidémies d’influenza aviaire. La filière est passée de 37 millions de canards en 2015, à 29 en 2016, puis 23 en 2017. Aussi a-t-elle mis en place de nouvelles règles de production permettant de sécuriser le risque sanitaire, qui se traduisent par une mutation de la conduite des élevages, avec notamment les accès en bâtiments, le transport des animaux et leur contrôle préalable, ou la création d’un système d’alerte au niveau national.

Il manque 750 000 m² de bâtiments

Le Cifog soulève un point saillant lié à la biosécurité : la nécessité de pouvoir mettre les animaux à l’abri en période hivernale ou en cas d’alerte. « Tant que nous n’avons pas cette capacité, la production sera limitée, assure Marie-Pierre Pé. Nous ne reviendrons pas à l’offre que nous avions avant. » Et d’ajouter : « Nous avons besoin de 750 000 m² de plus. »

h.chaligne Hélène Chaligne Journaliste Web HeleneChaligne

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