Initiative Des pèlerins « hors gabarit »
Partie du Béarn, une bande d’amis a rejoint Saint-Jacques-de-Compostelle en tracteur. Leur périple de 800 km a duré six jours.
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Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle sont connus pour attirer de nombreux marcheurs. Mais certains osent des modes de locomotion plus atypiques. C’est ainsi que Jacques Pedehontaà et François Saspiturry, fiers fils d’agriculteurs béarnais, les ont parcourus en tracteur, par deux fois, et à trente-quatre ans d’intervalle : en 1985 et en 2019.
Jacques, double actif, voue une passion pour les engins agricoles. Avec « son pote », il participe au premier Tracto’Dak (Paris-Dakar en tracteur) durant l’hiver 1985. Ils enchaînent avec un Navarrenx (Pyrénées-Atlantiques) - Santiago de Compostela (Galice, Espagne) six mois plus tard. Puis, le temps passe…
« Une belle aventure ! »
« Après les galères de santé de mon ami, précise Jacques, nous souhaitions revivre l’aventure du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle… Histoire de voir ce qui avait changé ! » Le 14 avril 2019, ils sont repartis avec quatre amis, à bord de trois tracteurs prêtés par un concessionnaire et attelés de roulottes.
Le voyage de 800 km fut riche de rencontres : « Nous avons beaucoup échangé avec les marcheurs. Sans aucune attitude méprisante pour nos tracteurs, ils se montraient curieux de la raison de notre voyage. Nous avons fait passer notre message : le ras-le-bol de cette société qui dénigre l’agriculture à tout-va, l’alerte sur tous ces agriculteurs si mal rémunérés pour leur labeur. »
« Des campagnes vides »
Les compagnons ont aussi fait un amer constat : un tiers de siècle plus tard, les villes sont devenues des géantes terriblement compliquées à traverser. Et les campagnes leur ont semblé bien vides : « Nous avons sillonné la région Castille-et-León, connue pour être un territoire d’élevage, sans voir une seule vache dans son pré ! », résume le voyageur.
Il leur a fallu six jours entiers pour rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle, à l’avant-veille de Pâques. Ce dimanche-là, revêtus pour l’occasion de la longue pèlerine et du chapeau à large bord, coquille Saint-Jacques autour du cou, ils ont participé à la procession de la confrérie éponyme : « Un moment inoubliable ! Croyants ou pas, nous resterons marqués longtemps par la ferveur ardente ».
Hélène Quenin
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