Somme-Tourbe (Marne) Elle a créé sa savonnerie à la ferme
En Argonne, Sandrine Appert fabrique des savons à partir d’huile de colza produite sur l’exploitation familiale.
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«Beaucoup de gens font des savons dans leur cuisine pour leur usage. Mais en fabriquer pour en vendre, c’est un métier », avance Sandrine Appert, savonnière à Somme-Tourbe, dans la Marne. Après avoir été maraîchère pendant six ans, elle a décidé de se reconvertir. « J’ai adoré ce métier, mais physiquement, familialement et socialement, c’était trop difficile », explique la jeune femme, qui a réussi à céder cette activité.
400 à 500 € pour valider une formule
« Quand on commence à regarder ce qu’on mange, on s’intéresse aussi à ce qu’on applique sur sa peau », observe l’agricultrice. Son mari, Benoît, étant producteur de colza, elle se renseigne sur les propriétés de l’huile qui est extraite de cette graine oléagineuse. Ses vertus pour la peau sont indéniables. Sandrine a alors l’idée de la transformer en savons et cosmétiques et part se former dans le sud de la France. Elle apprend la technique de saponification à froid, mais aussi la réglementation en vigueur dans ce domaine. Elle fonde l’entreprise Astucier en juin 2017.
Depuis, l’artisane ne cesse d’étoffer sa gamme, riche d’une vingtaine de références (une dizaine de savons, trois huiles de soin, mais aussi un déodorant et des shampoings solides). « C’est un secteur encore plus réglementé que l’agriculture », observe-t-elle. Sandrine doit débourser entre 400 et 500 € pour la validation de chaque nouvelle formule. Alors, pas question de se tromper quand elle élabore une recette !
La jeune femme a monté son atelier dans l’un des bâtiments de l’exploitation familiale. Membre du réseau Bienvenue à la ferme, elle y reçoit sur rendez-vous. Elle commercialise ses produits sur son site internet (1), sur des plateformes locavores (La Ruche qui dit oui, etc.) et sur les salons (Sia cette année), marchés, foires. L’ancienne animatrice syndicale, qui a le contact facile, sait retenir le client. « Avec mes cosmétiques formulés à partir d’ingrédients végétaux nobles, purs et naturels, je touche une clientèle de personnes sensibles à l’environnement, à l’économie locale et circulaire. Ce sont des “consom’acteurs” », ajoute cette maman de deux ados.
Catherine Yverneau
(1) www.astucier.fr
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