Céréales et oléagineux Flambée des prix
La hausse générale des cours des matières premières agricoles pourrait perdurer.
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«L’année 2020 sonne le réveil des matières premières agricoles », estime Claude Georgelet, président fondateur de la société d’information AgriTechTrade. Tous confondus, les cours agricoles ont progressé de 14 à 19 % en 2020, calcule UBS dans une récente étude selon laquelle l’envolée devrait se maintenir jusqu’au deuxième semestre de 2021.
Plusieurs raisons expliquent ce mouvement. La première est l’épidémie de Covid-19, qui a incité certains pays à reconstituer leurs stocks alimentaires pour éviter le risque de rupture des chaînes logistiques mondiales. Par ailleurs, la Chine est en forte demande de céréales à destination de l’alimentation animale, notamment pour reconstruire son cheptel porcin. Un autre facteur explique la pression haussière : le climat, qui a impacté plusieurs productions en 2020 (blé en France et en Europe, maïs aux États-Unis et en Ukraine, tournesol sur l’ensemble du bassin de la mer Noire…) et qui inquiète pour 2021, en particulier en Amérique du Sud.
Pour Agritel, la spirale haussière est accentuée par la volonté des grands pays exportateurs (Russie [lire l’encadré], mais aussi Argentine ou Indonésie) à protéger leurs marchés domestiques.
Jusqu’à quand cette situation de hausse des prix peut-elle durer ? « Il faut que les prix élevés stimulent suffisamment la production à venir à travers des hausses de surfaces cultivées et une intensification des cultures, estime Sébastien Poncelet, analyste chez Agritel. Il faudra aussi, hélas, que les prix élevés réduisent la demande de grains. Tout cela prendra donc du temps pour rétablir une situation de marché plus apaisée. »
La Chine va continuer à importer
Dans tous les cas, le soutien apporté aux cours par la demande chinoise ne semble pas près de faiblir, à en croire Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage. Dans son plan quinquennal, la Chine indique qu’elle va continuer à importer, car « l’autosuffisance est gommée », dit-il.
H. P. avec l’AFP
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