20 ans pour changer le monde Un film inspirant, mais trompeur
En voyant ce film, il est difficile de croire à l’idéal des « microfermes » de permaculture gérées par les néo-ruraux, aussi enthousiastes soient-ils…
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Le constat est accablant : « la campagne est déshumanisée », « depuis soixante-dix ans nous menons une agriculture de prédation », « 60 % des sols sont morts »…
Le début du documentaire « On a 20 ans pour changer le monde », sorti mercredi 11 avril dans quarante cinémas, donne le cafard. Heureusement, des agroécologistes se lèvent et montrent la voie du salut : des milliers de « payculteurs » sur des « microfermes » maraîchères en permaculture. Les héros de ce film d’une heure trente sont une petite équipe de trentenaires, à l’origine du réseau Fermes d’avenir. Rien ne résiste à ces communicants-nés, investis d’une mission qui leur donne des ailes… Ils accèdent avec une facilité déconcertante aux ministres – Stéphane Le Foll et Nicolas Hulot – et aux puissants, et font briller les yeux des urbains en mal de nature. On regrette l’ode à Maxime de Rostolan, le fondateur-vedette de Fermes d’avenir, qui accapare l’écran. On s’étonne aussi des chiffres avancés, tels que ces 2 500 euros de revenu par mois « en moyenne », dégagés par une microferme ! Il est étonnant, enfin, de ne pas entendre la Fédération nationale des agriculteurs bio, active pourtant depuis quarante ans. Bref, beaucoup d’idéalisation et peu d’arguments économiques pour être crédibles… Mais ils sont très forts en com’, il n’y a rien à dire !
Sophie BergotPour accéder à l'ensembles nos offres :