Blé Un défi pour l’export

L’estimation des disponibilités pour l’exportation s’élève à 20,1 millions de tonnes (Mt), contre 17,5 Mt en 2018, selon Agritel. Afin d’atteindre un stock de report proche de 3 Mt, il faudra exporter 8,2 Mt vers les pays intracommunautaires et 11,3 Mt vers les pays tiers.

D’après les chiffres provisoires du mois d’août, 750 000 t de blé ont été exportées vers les pays tiers, et 650 000 t en juillet. Le rythme de chargement, faible jusque-là, devrait s’accélérer progressivement à partir du mois de novembre, avec comme objectif de vendre 1 Mt par mois sur les onze mois de campagne restants. Pour relever ce challenge, les rebonds des cours du blé français devront rester inférieurs à ceux des cours mondiaux.

Disponibilitéen mer Noire

« La Russie, comme la France, devrait connaître cette année son deuxième meilleur niveau de production, avec 75,2 Mt », annonce Agritel. Le pays aurait une disponibilité élevée, estimée autour de 82,6 Mt, comme en 2018.

En Ukraine, le constat est identique avec une récolte proche de 28,2 Mt, équivalente au record atteint en 2016. Les stocks restreints de départ ont compensé la forte production, élevant le niveau de disponibilité à 29,9 Mt, contre 33 Mt en 2016.

Face à cette concurrence, la dépréciation de la parité euro-dollar joue en faveur de la France. En parallèle, le renforcement de la devise ukrainienne, de plus de 10 % depuis le début de l’année, offre aussi un gain à l’exportation et pour la compétitivité sur le marché français.

Adversairede taille

Un record de production est également attendu en Argentine. Les prévisions tablent sur une disponibilité s’élevant à 22,2 Mt. Le pays représente un risque car il exporte en Algérie, un des états acheteurs du blé français. De même, le recul du pesos argentin face au dollar, de plus de 30 %, pourrait être un frein à l’export en permettant une mise sur le marché à bas prix.

Mélanie Beranger