Blé tendre français Compétitif face à la Russie
Dans un contexte de forte demande internationale, les blés européens et français demeurent à des niveaux de prix favorables.
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«Depuis plusieurs semaines, les prix du blé tendre français ont retrouvé de la compétitivité, notamment à l’export, face à des prix russes et ukrainiens qui restent hauts, indique Gautier Le Molgat, analyste au cabinet Agritel. Malgré une récolte plus faible et des prix que certains pourraient juger élevés, on constate que nos origines sont tout à fait en phase avec la demande internationale. » La Russie connaît en effet un phénomène de rétention chez les producteurs, en raison « de doutes sur leur monnaie, qui s’est fortement dévaluée, commente le spécialiste. Les prix russes ont beau être records libellés en rouble, ils sont au même niveau que chez nous lorsqu’ils sont libellés en dollar en zone export. »
Quota russe de 15 Mt
La Russie envisagerait la mise en place d’un quota à l’exportation des céréales de 15 Mt à partir de février. « C’est avant tout pour rassurer les opérateurs locaux, tels les fabricants d’aliments du bétail ou les meuniers, qui voient d’un mauvais œil les prix élevés et craignent que du volume puisse partir à l’export », précise Gautier Le Molgat. Selon lui, ce quota ne devrait pas nuire à la capacité d’export de la Russie : « Le pays a déjà beaucoup exporté. Un volume de 15 Mt serait largement suffisant pour répondre à l’objectif prévu. Sans oublier que le marché russe est en hausse continue depuis la mi-août, il est normal de vouloir le calmer. »
Le dernier rapport mensuel du ministère américain de l’Agriculture (USDA) a par ailleurs revu à la baisse les stocks aux États-Unis, « ce qui a aussi impacté les prix, face à une demande internationale importante qui pousse à l’export », ajoute l’expert. Le marché devrait rester tendu à l’approche de la deuxième partie de campagne, malgré l’arrivée des récoltes australiennes et argentines : « Après une année catastrophique, l’Australie va potentiellement faire une bonne récolte et devrait compenser le moindre volume exportable en Argentine, qui est impactée par le phénomène de la Niña. »
Justine Papin
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