La bière pour rebondir

Avec ses paysages verdoyants, la vallée de l’Isle, au cœur du Périgord, n’a rien à voir avec le XIX^e arrondissement de Paris où Adrien Kempf est né. Mais, c’est là que ce jeune homme de 33 ans s’est épanoui en s’installant comme brasseur.

Son projet a longuement mûri. Titulaire d’un master gestion sociale de l’environnement et valorisation des ressources territoriales, il commence à travailler pour des collectivités en milieu urbain, avant d’être embauché par l’association Euskal Herriko Laborantza Ganbara qui contribue au développement d’une agriculture paysanne et durable. Cette expérience, pendant laquelle il fait preuve d’adaptation en apprenant le basque, sera déterminante. « J’étais un vrai Parisien. J’ai découvert le milieu rural sur le tard. Peu à peu, j’ai pris conscience de ses richesses, comme des valeurs d’entraide et de solidarité. Grâce au collectif, on peut accomplir de belles choses, y compris réussir économiquement. »

Passion et enthousiasme

Adrien, qui se trouve en recherche d’emploi, se voit bien travailler à la campagne, pas pour devenir paysan mais y développer une activité. Il se lance dans une formation de brasseur en deux ans. « La bière jouit d’une image sympathique et conviviale. » Il réalise plusieurs stages dans des brasseries artisanales et bio, tout en découvrant la Dordogne.

Passionné, enthousiaste, il n’hésite pas à créer ses propres recettes. Puis, il fait la connaissance de Dominique Lecomte, agriculteur bio qui produit et transforme ses céréales à Saint-Martial-d’Artenset. Cette rencontre va changer sa vie. L’exploitant est séduit par le projet du brasseur qui « pense que l’avenir des zones rurales passe par le retour des jeunes actifs dans les campagnes ».

Ainsi naît en janvier 2017, la brasserie artisanale La courte échelle, au cœur de la ferme de Dominique. Adrien élabore quatre bières classiques (blonde, blanche, ambrée, brune), une à la framboise et une au miel. Une bière de Noël est en préparation. Il les vend notamment dans la petite boutique où sont commercialisées les huiles et les farines produites sur l’exploitation.

Adrien souhaite aujourd’hui développer sa production, et simplement vivre heureux à la campagne !