Rencontre Le « véto » devenu paysan
Après avoir fait carrière en parcourant le monde en tant que vétérinaire, Arnaud Bourgeois a réalisé son rêve d’enfant : devenir éleveur et contribuer à sauver des races anciennes menacées de disparition.
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«Tout petit, je voulais absolument être paysan. En Normandie, je passais mon temps chez mes grands-parents à regarder les vaches à la traite. » Les souvenirs d’enfance marquent souvent des vies entières. C’est le cas d’Arnaud Bourgeois. Après une brillante carrière à parcourir les cinq continents comme vétérinaire au sein de Ceva santé animale, laboratoire pharmaceutique au rayonnement planétaire dont il fut l’un des principaux dirigeants, cet homme de cinquante-cinq ans a concrétisé son rêve. Avec son épouse, il a trouvé son havre de paix, au cœur de la campagne périgourdine. Depuis 2016, Arnaud s’occupe à temps plein de son exploitation agricole et de ses animaux : des porcs, des chevaux, des bovins, des chiens, uniquement des races menacées de disparition et issues majoritairement du sud-ouest de la France.
Redécouvrir des choses vraies
« Le domaine de la Valette est un projet agrotouristique, explique-t-il. Avec ma femme Fabienne, nous développons deux activités avec six gîtes et un élevage bio. Nous produisons différents types d’animaux commercialisés en vente directe. » Cette propriété de 80 hectares, avec une belle demeure du XVIIe siècle entourée de bâtiments, est apparue comme une évidence pour mener à bien leur idéal : accueillir des touristes de passage en quête de sérénité et de repos et élever des animaux. « Ma volonté était de redécouvrir des choses vraies, des traditions, des races qui existaient autrefois dans le Sud-Ouest et en Dordogne », poursuit Arnaud Bourgeois.
Pour l’exploitant, habiter à la campagne est non seulement un art de vivre, mais aussi l’expression d’un engagement pour une ruralité vivante et moderne. « Ici, c’est tout le contraire d’une arche de Noé, souligne-t-il. Il s’agit de développer une ferme de production en misant sur la qualité, dans le respect du bien-être animal, avec le but d’une viabilité économique. » Conscient que le monde rural constitue un enjeu politique majeur pour l’avenir de nos sociétés et disposant de moyens financiers, il a également investi dans le capital de plusieurs PME périgourdines (Caviar de Neuvic, Innovfruit...) détentrices de savoir-faire spécifiques, pour les accompagner dans leur développement.
Papa de jeunes enfants de huit et dix ans, Arnaud s’est aussi battu pour le maintien de l’école du village. Sa volonté est de faire vivre son territoire en toute simplicité.
Claude-Hélène Yvard
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