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« Le cuir au bord de la rupture »

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« Entre janvier et avril 2020, la production de cuirs et peauxfinis a baissé de 30 à 35 % sur un an. De mars à avril, l’industrie du cuir a recensé une chute d’activité allant jusqu’à 90 %. Pour autant, pendant le confinement, le ramassage des peaux de bovins, veaux, ovins et caprins en abattoir s’est poursuivi. Confrontés à un maillon de fabrication au point mort, les collecteurs de peaux ont été pris en étau. Dès la fin du mois d’avril, les frigos et hangars de stockage pour les produits salés étaient pleins. Actuellement, près de deux millions de peaux d’ovins ne trouvent toujours pas preneur.

Durant l’état d’urgence sanitaire, la filière cuir s’est retrouvée dans une décorrélation complète entre le besoin immédiat de stockage et les surfaces disponibles. En effet, les démarches administratives pour agréer un entrepôt au stockage de peaux prennent six mois alors que les peaux ne peuvent se conserver que trois à quatre mois. Même si l’activité devait revenir à un rythme normal, une partie des peaux ne sera plus commercialisable. Les acheteurs de luxe, très exigeants sur la qualité du cuir, risquent de se tourner vers d’autres fournisseurs étrangers. C’est un gâchis, alors que la France rassemble le premier cheptel européen et se place comme troisième exportateur mondial de peaux brutes. Dans ce contexte difficile, le Syndicat général des cuirs et des peaux a sollicité le ministère de l’Agriculture pour accompagner les entreprises en crise. Nous espérons que le nouveau ministre se préoccupera de ce secteur, sous peine qu’il disparaisse. »

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