De la patinoire aux champs
Pierre Bouchard, céréalier québécois, a choisi l’agriculture après une carrière de hockeyeur de renommée internationale.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
ÀVerchères, à 30 minutes au nord de Montréal, Pierre Bouchard arpente volontiers ses terres bordant le fleuve Saint-Laurent sur 1,5 kilomètre. Le céréalier de soixante-neuf ans en a fait l’acquisition grâce à ses talents de patineur.
Cet ancien joueur professionnel de hockey sur glace a joué douze ans dans la ligue nationale avec son club Les Canadiens de Montréal : « J’étais défenseur. Nous avons disputé plusieurs matchs contre Boston et Chicago. Nous les avons battus. » Cinq fois, avec son équipe, il remporte la coupe Stanley, une récompense destinée à honorer les meilleurs hockeyeurs du Canada. Il pratique ensuite trois années dans la ligue américaine.
De septembre à avril, Pierre est alors bien occupé par les entraînements et les matchs. Mais il passe ses fins de journée et ses étés dans sa ferme de 110 acres (44,5 hectares), qu’il a achetée en 1974. « Depuis mes seize ans, j’adore l’agriculture et les grands espaces, confie-t-il. Mon père était lui aussi hockeyeur, et il s’adonnait à l’apiculture. Il m’a transmis le goût de la nature. Plus tard, je me suis formé par correspondance et en allant visiter des salons agricoles. »
Deux métiers
Lorsque cet homme robuste aux mains puissantes range définitivement ses patins, en 1982, a trente-quatre ans, il a déjà choisi sa seconde carrière professionnelle : l’agriculture. Son voisin, René, qui a une longue expérience dans ce domaine, vient l’épauler en tant que salarié. Peu à peu, le sportif devenu céréalier développe son exploitation en rachetant des parcelles de « la terre du bon Dieu », riche des limons du fleuve Saint-Laurent. Aujourd’hui, Pierre cultive soja, maïs, orge, blé, pois et haricots sur 1 200 acres (485 hectares), aidé du fils de René. Sa fille s’occupe de la comptabilité de la ferme. L’un de ses fils a pratiqué le hockey à l’université, avant de devenir financier, l’autre est lieutenant pompier à Québec.
La passion de Pierre pour ses cultures n’a pas pris une ride. « J’ai toujours quelque chose à faire, et ça me plaît », affirme-t-il. Et quand ses champs se couvrent de neige, comme de nombreux Canadiens, le céréalier s’envole « un couple de mois » sous le soleil de Floride.
Alexie ValoisPour accéder à l'ensembles nos offres :