Fraise Après la tempête…

L’ensoleillement de février et de mars a été favorable à la production de fraises françaises. En commençant début mars, elle a été avancée d’une semaine à dix jours par rapport à une année normale. « La campagne a débuté avec des fruits d’une excellente qualité, et notamment un taux de sucre des plus remarquables pour cette période », appuie Xavier Mas, président de l’AOPn (1) Fraises de France.

En revanche, l’entrée en production et le développement des volumes s’accélèrent depuis fin mars, avec pour conséquences des tensions sur le marché. « Cette situation a engendré un chevauchement des origines et une concurrence exacerbée », ajoute Xavier Mas. Les marchandises en provenance du Sud-Est se sont télescopées avec celles du Sud-Ouest, d’habitude un peu moins précoces. Il y a eu plus de volume de gariguettes que d’habitude, ce qui a amené quelques difficultés (lire l’encadré). Pour mémoire, la variété représente 40 % du marché. Mais elle est fragile et supporte mal le transport. En outre, elle n’est pas concurrencée par les autres pays.

« Ce n’est pas le cas pour les fraises rondes, cléry en tête, qui ont été en concurrence directe avec les produits d’exportation, espagnols principalement », ajoute Xavier Mas. En effet, si l’an dernier la distribution s’était vite détournée de cette origine, en 2019, les conditions climatiques ont également été bonnes dans ce pays. Elles ont ainsi été vendues 1,05 €/kg (sans les frais de transport) à Perpignan, contre une expédition à 5 €/kg pour l’origine française. « À ce tarif, on peut difficilement lutter, estime le président de l’AOPn Fraises de France. Heureusement, nos variétés se distinguent sur le plan gustatif. Nous sommes plus confiants car, à l’approche de Pâques et avec l’ensemble des bassins qui vont entrer en production, les distributeurs devraient s’intéresser davantage à nos produits. »

Céline Fricotté

(1) Association d’organisations de producteurs nationale.