Lait Des marchés assainis
La valorisation des protéines et des matières grasses est plus équilibrée que l’an passé.
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Le repli de la collecte laitière européenne (UE à 28) observé à l’automne dernier s’est poursuivi en début d’année. Après avoir fléchi de 0,8 % sur un an au quatrième trimestre 2018, elle affichait une nouvelle baisse de 1,5 % en janvier 2019. « Il s’agit du cinquième mois de recul consécutif, constate l’Institut de l’élevage (Idele). Le manque de disponibilités fourragères pénalise de nombreux élevages. »
Cette tendance a eu raison des stocks publics de poudre maigre. Fin février 2019, la Commission européenne n’en détenait plus que 4 331 t sous ses hangars, bien loin des 370 000 t entreposées un an plus tôt. Et pour cause : les exportations communautaires ont bondi de 7 % sur un an en 2018, alors que la production s’est érodée de 1,5 %.
En conséquence, le cours de la poudre maigre a repris des couleurs. La dernière cotation européenne du 17 mars s’établissait à 1 920 €/t, soit une envolée de 45 % en un an. Si le seuil d’intervention de 1 697 €/t est désormais nettement dépassé, le cours demeure « bien en dessous du haut niveau de 3 300 €/t atteint cinq ans plus tôt », tempère l’Institut de l’élevage.
Sur le marché du beurre, l’heure n’est plus à l’euphorie, mais les cours restent stables et élevés. La dernière cotation européenne affichait 4 250 €/t, soit un recul de 10 % sur un an. Si les exportations européennes ont globalement reculé de 7 % sur un an en 2018, elles ont toutefois progressé vers les trois principales destinations hors UE : les États-Unis (+ 4 %, dont 87 % en provenance d’Irlande), l’Arabie Saoudite (+12 %, dont 77 % en provenance du Danemark) et la Chine (+ 18 %, dont 60 % en provenance de la France).
Fabrications « ajustées »
Du côté des fromages, « le cours du gouda en Allemagne (fromage commodité) est stationnaire à 3 030 €/t, rapporte l’Idele. Les fabrications européennes de fromages et d’ingrédients demeureront bien ajustées aux débouchés tant que la production laitière sera ralentie […]. Elle pourrait rebondir dès mars, voire avril, si la météo douce et humide se confirme. »
Vincent Guyot
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