En coulisses à Bruxelles Commissaire Hogan :tout va bien !

«Tout va bien. » C’est le message apaisant que le commissaire européen, Phil Hogan, a cherché à faire passer lors de la dernière session de juillet de la commission « agriculture » du Parlement européen. Ayant insisté pour intervenir devant les élus, le commissaire a passé en revue des dossiers « chauds ».

Sur la réforme de la Pac, il estime que sa proposition est optimale et répond aux attentes, tant des agriculteurs que des citoyens, s’agissant des préoccupations environnementales. Sa volonté d’intervenir avant fin juillet, le jour où la commission finissait tout juste de se structurer en élisant ses deux derniers vice-présidents, ne paraît pas innocente. Il était ainsi assuré d’agir en zone de confort et de pouvoir affirmer sans avoir à démontrer. Les députés, dont la majorité entame leurs premiers mandats, n’ont eu, à ce stade, ni le temps, ni la capacité d’investir sur le fond les dossiers qui sont désormais sur leur table.

Face aux nouveaux élus, le commissaire a voulu oublier les réticences du Parlement précédent. Elles portaient sur le détricotage de la base européenne forte de la Pac, la complexité de la mise en œuvre future qu’il propose, les manques en matière économique et les incertitudes sur ses gains environnementaux. Au contraire, il a assuré avec autorité devant l’assemblée que « sa » Pac apporterait deux fois plus en matière environnementale, sujet dont tous les groupes politiques – sans exception – ont fait une priorité majeure pour le mandat qui commence. Il n’en reste pas moins que le calcul reste pour le moins flou. Le verdissement de 2013 rejoindrait la conditionnalité des aides, avec la faculté laissée aux États membres de mettre en place des mesures plus ou moins contraignantes qu’aujourd’hui. La nouvelle mesure verte du premier pilier (eco-scheme) reste non définie. Les États membres ayant la main pour définir les mesures, le degré d’ambition et le budget Pac à mettre en face. La subsidiarité est le concept principal avancé par le commissaire pour répondre aux défis. Aura-t-il convaincu les eurodéputés ? Il ne le saura que dans plusieurs mois.

En effet, les députés PPE, socialistes et Renew Europe de la commission ont décidé le même jour qu’il était urgent de surseoir au dossier Pac et de reporter à septembre le choix de la suite à donner au projet de réforme. Alors même que la nouvelle présidente de la Commission ne semble pas encore avoir fait sa religion en la matière, le commissaire sortant àl’Agriculture veut toujours faire preuve d’enthousiasme.