En coulisses à Bruxelles De la PAC à une Politique Alimentaire Commune ?
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Ursula von der Leyen (PPE), désormais présidente de la Commission européenne, a fait ses premiers pas en présentant ses orientations politiques pour les cinq prochaines années, aux membres du Parlement européen. Ces derniers l’ont finalement élue à une courte majorité. Elle s’est livrée à un jeu d’équilibriste, cherchant à gagner le soutien des libéraux et des socialistes, tout en tentant d’amadouer les verts. Cet exercice paraît assez prémonitoire compte tenu de la manière dont l’UE risque de fonctionner dans les années à venir, avec des majorités de circonstance selon les textes qui seront en débat. La présidente entend articuler son mandat autour de six grandes ambitions pour l’Europe : un « green deal » européen, une économie tournée vers les personnes, une Europe ancrée dans l’ère numérique, la protection du mode de vie européen, une Europe plus forte dans le monde, un nouvel élan pour la démocratie européenne.
Dans ce cadre, Ursula von der Leyen annonce de nouvelles normes à établir en faveur de la biodiversité et vise une Europe climatiquement neutre d’ici à 2050, avec une réduction des émissions de CO2 d’ici à 2030 de 50 %, voire 55 %. S’agissant d’agriculture, elle l’a, pour l’instant, davantage évoquée que traitée. Si elle a souligné la nécessité de préserver « le travail vital de nos agriculteurs pour fournir aux Européens des aliments à des prix abordables et sans danger, ce qui n’est possible que s’ils parviennent à assurer une vie décente à leurs familles », le « comment » reste à préciser.
Ursula von der Leyen évoque un débat à ouvrir sur la transformation de la Pac en une politique alimentaire commune, et annonce une nouvelle « stratégie de la ferme à la fourchette » pour une alimentation durable tout au long de la chaîne de valeur. À l’heure où le Parlement européen doit se prononcer sur la poursuite des travaux sur la réforme de la Pac des commissions agriculture et environnement précédentes, l’orientation donnée par la nouvelle présidente de transformer la Pac en une politique alimentaire commune n’éclaircit le paysage ni pour les eurodéputés nouveaux, ni pour les agriculteurs. Sachant par ailleurs qu’Ursula von der Leyen indique qu’elle ne peut actuellement décider si elle soutiendra ou pas la réforme proposée par la Commission sortante.
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