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Pays-Bas Manifestation monstre

Le monde agricole néerlandais s’est mobilisé lors d’une manifestation d’ampleur pour exprimer son ras-le-bol et son besoin de reconnaissance.

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Une démonstration de force. Plus de 10 000 manifestants, des milliers de tracteurs sur les routes du royaume, des embouteillages monstres durant cette journée de revendication. La mobilisation des agriculteurs néerlandais, le 1er octobre 2019 à La Haye, a eu des airs de jamais vu. « Un grand succès », selon la fédération agricole LTO.

2 200 tracteurs

Bravant les consignes, 2 200 tracteurs ont envahi le centre de la ville, contre les 75 véhicules permis par la mairie. Sur un podium, des agriculteurs, seniors ou jeunes, ont témoigné leur désarroi dans l’exercice de leur métier.

Jorrit Postma, exploitant dans la province de la Frise, raconte comment, face à la menace de perdre une partie de ses 180 bêtes, il a dû investir 35 000 euros pour acheter des droits à émettre du phosphore. « J’ai besoin de produire 1,7 million de litres de lait par an pour rembourser mes emprunts », calcule l’agriculteur .

Sans mot d’ordre particulier, la journée d’action a surtout voulu marquer l’opinion publique sur les difficultés multiformes du secteur agricole, qui est aussi en quête de reconnaissance. Au-delà du ras-le-bol généralisé des réglementations, le secteur souffre d’être la cible incessante des activistes de la cause animale et des défenseurs de l’environnement. « Comme si les agriculteurs étaient responsables de tous les maux de la planète », ironise un des manifestants.

Le ton était monté d’un cran entre la profession et les pouvoirs publics après plusieurs prises de position fâcheuses du monde politique ces dernières semaines. Outre un rapport d’une commission mandatée par le gouvernement, estimant qu’une réduction du bétail était inévitable pour protéger l’environnement, un parti de la coalition a suggéré de diviser par deux le cheptel pour venir à bout de la pollution à l’azote. Pour calmer le jeu, la ministre de l’Agriculture, Carole Schouten, a promis que la réduction de moitié du cheptel n’était pas à l’ordre du jour de l’actuel gouvernement.

Didier Burg

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