En coulisses à Bruxelles Attelage franco-allemand au Parlement
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Le Parlement européen a fini de former son équipe de négociation pour la réforme de la Pac. Celle des rapporteurs, négociateurs en chef, de la Commission agricole (Comagri) du Parlement comprend désormais deux Allemands : Peter Jahr (PPE) et Ulrike Müller (Renew Europe), pour les dossiers clés du règlement plans stratégiques (mesures du 1er et du 2e pilier) et du règlement horizontal (règles de mise en œuvre, de contrôle et de gestion des crises). Deux dossiers qui décideront du maintien du « c » de la Pac ou de sa renationalisation, de la confirmation de sa vocation de politique économique ou de son évolution vers une politique essentiellement environnementale. L’organisation commune de marchés reste sous la responsabilité du Français Éric Andrieu.
Avec un Parlement renouvelé à 60 % et des divergences de position profondes, les députés de la Comagri et de la commission environnementale devront impérativement s’appuyer sur les rapporteurs fictifs (1), nommés par les autres groupes parlementaires pour chacun des règlements. À ce titre, deux Français auront la tâche majeure de négocier avec les rapporteurs en titre.
Il échoit à Anne Sander la large responsabilité au sein du PPE de négocier en Comagri l’ensemble des sujets liés aux marchés, surtout ceux essentiels, et encore en suspens, de mode de mise en œuvre de la future Pac et de gestion des crises en Europe. Jérémy Decerle devra négocier pour Renew Europe, en tandem avec le Tchèque Martin Hlavatchek, les sujets liés à l’équilibre entre mesures économiques et environnementales des deux piliers. Le fameux moteur franco-allemand pourra-t-il se remettre en route au sein de la Comagri ?
Il faudrait le souhaiter pour rétablir le projet Pac dans sa dimension de grande politique européenne investissant dans un avenir durable de l’Europe, pour ses filières agricoles et ses zones rurales. Un tel travail supposera aussi que les chefs d’État et de gouvernement allouent à la Pac les moyens financiers nécessaires. Or, les messages envoyés de Berlin, face à la menace de ralentissement de son économie, d’un budget européen correspondant à moins de 1 % du PIB de chaque État membre, ne sont pas de nature à rassurer en la matière.
(1) Députés désignés pour négocier et faire valoir les positions de leurs groupes avec les rapporteurs en titre.
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