Dégâts de gibier « Il faut diminuer le nombre de sangliers ! »
« Aujourd’hui, sur bon nombre d’exploitations les dégâts causés par les sangliers sont récurrents, voire permanents, déplore Philippe Faure, éleveurs de bovins à viande. Ce n’est plus vivable. »
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« Cet automne, sur les 130 ha de prairies naturelles que compte mon exploitation, 7 ont été entièrement retournés par les sangliers. » Philippe Faure, éleveur à Saint-Pierre-la-Roche (Ardèche), se désole. « Malgré une pression de chasse soutenue, chaque année, c’est de pire en pire. » Et ces attaques répétées ne sont pas sans conséquence.
Perte de rendement
« Je constate une perte de rendement, une usure plus importante de mon matériel, et que la qualité des fourrages se dégrade à cause de la terre récoltée avec le foin. C’est décourageant et usant car il faut compter de nombreuses heures pour remettre en état les prairies. Du travail qui est loin d’être compensé par les indemnisations », souligne-t-il.
Au cours de la saison 2015-2016, ce sont plus de 25 500 individus qui ont été prélevés sur le département, soit une augmentation de 38 % par rapport à la saison précédente. « Nous sommes envahis. Il faudrait que des battues soient organisées six jours sur sept pour qu’on s’en sorte », souligne Philippe Faure.
Autoriser les tirs sur agrainage
« Malgré les nombreuses mesures administratives organisées chaque année dans le département, la population de sangliers ne cesse d’augmenter avec toutes les nuisances qui en découlent. Il est donc nécessaire de trouver des solutions alternatives », explique Dominique Laffont, responsable du dossier chasse à la FDSEA de l’Ardèche.
Parmi les mesures revendiquées par le syndicat : l’autorisation de piégeage, l’obtention du tir sur agrainage et du tir à l’affût toute l’année. « Nous ne demandons pas le niveau zéro, mais le retour à l’équilibre », poursuit Dominique Laffont.
Les requêtes portent également sur la revalorisation du barème de compensation des dégâts avec une simplification des démarches et une plus juste indemnisation. Ce qui passe notamment par la prise en charge de certains préjudices non indemnisés à ce jour (silos, systèmes d’irrigation…).
Camille PenetPour accéder à l'ensembles nos offres :