Blé tendre Le retour de l’export

Après l’effondrement des exportations de blé pour la campagne 2016-2017, la France renoue cette année avec ses marchés traditionnels, à la faveur d’une récolte revenue à des volumes normaux. Plusieurs facteurs se sont conjugués pour offrir un bon début de campagne aux exportations françaises : une moisson commencée avec quinze jours d’avance, des récoltes tardives dans les pays du nord de l’Union européenne, une production allemande de mauvaise qualité (lire encadré), et un faible stock de fin de campagne dans les autres pays communautaires. Et, cerise sur le gâteau, une offre hexagonale de qualité, avec un taux de protéines exceptionnel, un bon niveau de PS et pas de problèmes de Hagberg.

Bonne dynamique

La France a connu, depuis le mois de mai, une bonne dynamique d’exportation vers l’UE, avec près de 1,8 million de tonnes de blé tendre exportées durant les mois mai et juin. « À partir de septembre-octobre, nous risquons cependant d’être concurrencés, sur les débouchés Belgique et Pays-Bas, par les blés fourragers venant d’Allemagne », prévient Alexandre Boy, analyste chez Agritel. Hors UE, l’origine française a remporté 100 % des parts de marché pour l’Algérie pendant les mois de juillet et août, avec près de 900 000 tonnes livrées. À partir de cet automne, c’est l’Argentine qui pourrait concurrencer le blé français sur ce marché. Selon Agritel, la France serait en mesure d’exporter 5,3 Mt vers le Maghreb, un chiffre en retrait par rapport à l’an dernier en raison de la très bonne récolte marocaine. « Pour le moment, le pays protège sa production locale, en fermant les importations probablement jusqu’à décembre. À ce moment-là, il ne faudra pas être trop cher par rapport aux Russes si l’on veut avoir des chances d’exporter », observe Alexandre Boy.