Main-d’œuvre : les robots à la rescousse
Maraîchers et arboriculteurs se tournent vers les automates pour réaliser la cueillette et la récolte, faute de salariés disponibles.
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Durcissement des lois sur l’immigration aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et en Australie, Brexit en Grande-Bretagne : les difficultés de recrutement de la main-d’œuvre étrangère pour la récolte des fruits et légumes inquiètent fortement les agriculteurs. Parce qu’il y a peu de saisonniers disponibles localement, les producteurs se tournent vers les robots pour assurer ces tâches ingrates et répétitives. Mais détecter un fruit à maturité et le cueillir est une opération nettement plus compliquée à automatiser que la moisson. Les producteurs se tournent donc vers des universités locales qui développent des robots sur mesure.
Reproduire la main
Dans les années quatre-vingt-dix, le robot Magali avait ouvert la voie à la récolte entièrement robotisée des pommes. Trop chère et peu fiable, l’innovation française est tombée aux oubliettes. Trente ans plus tard, c’est le groupe allemand BayWa qui se lance dans la commercialisation d’un robot de cueillette. Le verger doit être adapté, en plantant les arbres à une densité plus élevée et en pratiquant une taille spécifique. Le robot utilise l’intelligence artificielle pour identifier les fruits au sein de la végétation et déterminer s’ils sont assez mûrs pour être récoltés. Le bras se charge alors de le cueillir sans l’abîmer, grâce à un dispositif pneumatique. Pour cette première campagne, le robot va évoluer en même temps que des salariés spécialisés dans la cueillette. Il se chargera de récolter les fruits les moins accessibles.
De son côté, le britannique Field Robotics teste des robots pour récolter les choux-fleurs et les framboises. La coupe du chou-fleur offre une contrainte de taille : il faut évaluer le degré de maturité du légume afin de décider s’il est prêt à être coupé. L’idée des chercheurs est de doter le robot des mêmes facultés que la main et l’œil humains. Le bras robotisé est équipé d’une main avec cinq doigts garnis de capteurs. Cette main cybernétique se pose sur la tête du chou pour la palper et déterminer sa maturité. Parallèlement, des capteurs optiques évaluent la couleur de la tête afin de confirmer la maturité. Si le chou est prêt pour la récolte, le bras robotisé coupe la tête avec quelques feuilles.
En ce qui concerne la cueillette des framboises, Field Robotics est satisfait de l’état des fruits, mais veut encore travailler sur le rendement de la récolte. En effet, il faut une minute pour identifier une framboise et la cueillir.
C. L.G.
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