Maïs Bilan serré

Malgré une hausse des surfaces en 2019, la production française de maïs devrait être proche de celle de 2018, à 12,3 Mt, indique l’AGPM (1). Les conditions climatiques estivales ont affecté les cultures et la campagne 2019 est marquée par une forte hétérogénéité des rendements. « Les prix français devraient rester sous pression dans les semaines à venir », explique Matthieu Çaldumbide, directeur adjoint de l’AGPM.

En cause : des éléments baissiers, « déjà plus ou moins intégrés dans le marché. La forte disponibilité des céréales à paille se traduit sur le segment fourrager par une nette attractivité du blé par rapport au maïs. » Le blé tendre reste, en effet, moins cher que le maïs rendu Bretagne. Ce dernier verrait son utilisation pour l’alimentation animale diminuer. « Par ailleurs, les bonnes prévisions de récolte en mer Noire limiteraient le potentiel de hausse des prix et concurrenceraient nos exportations dans l’Union européenne », estime le spécialiste. La sécheresse en Amérique du Sud et l’incertitude quant à la réalité de la production américaine constituent a contrario des facteurs haussiers.

- 5 à - 10 % de chiffre d’affaires

« Après une période de hausse des prix en juin et juillet, le maïs européen a subi une correction et se situe entre 164 €/t et 165 €/t sur l’échéance Euronext novembre, à date, en retrait par rapport à l’an passé », observe Matthieu Çaldumbide. En conséquence de la baisse des prix et des rendements dans certaines régions, « le chiffre d’affaires des producteurs se situerait en retrait, en moyenne de 5 à 10 % en fonction des situations et des stratégies de vente retenues », affirme-t-il.

La production européenne 2019-2020 est estimée à 66,5 Mt (-2,5 Mt en 2018). Avec une projection à date de 17 Mt d’importations pour 2019-2020, l’UE conserverait sa place de premier importateur mondial de maïs, sans rééditer son record d’importations de 24 Mt de la précédente campagne.

J. Papin

(1) Association générale des producteurs de maïs