Foie gras Du plomb dans l’aile

La saison festive (d’octobre à décembre) de l’année 2016 a été marquée du sceau de la grippe aviaire. Malgré la fidélité des consommateurs, qui ne se sont pas détournés du produit, les volumes commercialisés en grandes surfaces ont reculé de 10,4 % par rapport à la saison 2015 (- 9,3 % sur l’ensemble de l’année 2016). Soit 4 836 tonnes écoulées, contre 5 336 tonnes l’année précédente. Faute de matière première disponible pour la transformation, l’offre était moins présente dans les linéaires, donc moins visible, en particulier dans les hypermarchés. Néanmoins, le recul n’est que de 1 % en valeur sur la période (- 1,9 % sur l’année).

En revanche, la balance commerciale, quoique positive à 23 millions d’euros (M€), s’est effondrée. Le solde des échanges a accusé une chute de 59 %. Il atteignait 56 M€ en 2015. La hausse des importations (+ 32 %) s’est conjuguée à la baisse des exportations (- 18 %).

55 % du potentiel

« Le virus H5N8, très virulent et avec une forte mortalité dans les élevages, a eu des conséquences particulièrement lourdes sur le plan économique et psychologique », a souligné Christophe Barrailh, président de l’interprofession du foie gras (Cifog), le 9 mars à Paris.

C’est en effet 55 % du potentiel de production qui a été touché. En 2015, 39 millions de canards ont été mis en place, dont 21 millions dans le Sud-Ouest (Landes, Gers, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées et Lot-et-Garonne). « Aujourd’hui, 95 % de cette zone est dépeuplée ou en cours de dépeuplement », a rappelé Marie-Pierre Pé, déléguée générale du Cifog. Cette épizootie aura occasionné une perte de production d’au moins 9,7 millions de canards : 1,4 million de palmipèdes abattus car contaminés, 2,3 millions abattus préventivement et 6 millions non produits. La perte était de 9 millions l’an dernier.