Label Haute valeur environnementale un cahier des charges trop léger ?

«En l’état actuel de son cahier des charges, la certification HVE ne peut prétendre accompagner une réelle démarche de transition agroécologique », telle est la conclusion du rapport de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) en date du 16 mars.

Dans celui-ci, les auteurs dénoncent notamment la certification par voie B qui se base sur le ratio intrants sur chiffre d’affaires à un seuil de 30 %. Selon l’Iddri, ceci avantagerait les fermes à forte valeur ajoutée comme les exploitations viticoles. Un argument que Laurent Brault, responsable de l’association HVE Développement, nuance fortement : « 81 % des exploitations certifiées aujourd’hui détiennent un atelier viticole, mais seules 22 % ont utilisé la voie B pour se certifier. »

Alors que l’Iddri préconise la suppression de cette voie de certification, Laurent Brault plaide plutôt pour une adaptation de seuil en fonction de la filière : « On ne remet pas en cause qu’il faille améliorer le label HVE pour qu’il puisse s’adapter à toutes les exploitations qui souhaiteraient en bénéficier. »

Pas de préconisation

Le rapport de l’Iddri dénonce aussi des niveaux d’exigence trop faibles pour atteindre la certification par la voie A, qui se base sur cinq indicateurs. Les auteurs expliquent que seuls 10 points suffisent à valider le critère de biodiversité sur un total de 43 points cumulables. « Le dispositif n’est pas fait pour atteindre ces 43 points. Tous les critères ne peuvent pas être cochés : si j’ai 100 % de prairies permanentes, je gagne 7 points. Cependant, je n’en posséderais aucun pour la diversité d’assolements », explique Laurent Brault.

Ce dernier regrette également que l’Iddri n’ait consulté aucune partie prenante et n’ait formulé aucune préconisation. « Les conclusions du rapport assoient des rumeurs. »

A. Gambarini