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« L’ambroisie, ce fléau non maîtrisé »

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Les articles, sur cette plante invasive et allergène, parus dans le quotidien Sud Ouest du 29 mai 2018 (chez nos voisins de Dordogne) et du 31 août 2018, ainsi que dans La France Agricole n° 3773 (du 16 novembre 2018, p. 14) m’incitent à réagir.

L’ambroisie est apparue dans notre région, pour la première fois, dans du tournesol en 2009. Après la récolte, sur 12 ha, il y avait des « taches » qui représentaient environ un hectare, impossible à récolter. Soit une perte de 1/12e.

Cette ambroisie, début floraison, était à 1 m de hauteur. Nous l’avons traitée au glyphosate (à 2 l/ha), dose insuffisante à ce stade végétatif. Nous avons décidé d’effectuer un nouveau traitement avec du Touchdown, alors efficace. L’ambroisie n‘a pas proliféré dans les cultures suivantes, avec la rotation : blé, orge, 4 maïs, tournesol, blé.

En revanche, elle est revenue dans l’orge en 2018, ainsi que dans de nouvelles parcelles non encore atteintes : l’une en blé, l’autre en colza. Cela montre que même sous couvert, et aussi dans des cultures n’ayant pas leur cycle biologique, végétatif, elle peut naître, pousser, se développer en dehors des cultures de printemps. Il faut donc lutter contre cette plante, car si l’on ne fait rien, que va-t-il se passer ?

Dans le numéro de la France agricole (N.D.L.R, cité ci-dessus), Philippe de Goustine, président de l’Association « Stop Ambroisie » annonce que « les communes doivent être obligées de lutter contre l’ambroisie ». Mais il n’indique pas comment, ni quels moyens. Que faire ?

Déchaumer avant la montée en graine, aussitôt la moisson. Cette année, cela a été impossible en raison de la sécheresse.

Le broyage, avec l’inconvénient d’envoyer le broyé dans la nature, les bordures… Mieux vaut dans ce cas-là faucher. Mais les engins mécaniques ne peuvent passer partout, notamment sur les bordures entre l’action de l’équipement puis celle de l’agriculteur, et tant d’autres talus, pieds de haies, remblais, cimetières, terrains de sport, allées de parcs, jardins, cours, etc. inaccessibles mécaniquement.

Dans ces conditions, il n’y a que la pulvérisation, et donc la chimie, pour maîtriser ce fléau… En dessous de 50 cm de hauteur, l’ambroisie se détruit au glyphosate à faible dose (2 %).

Ce serait une solution, dans bien des situations, alors que ce produit doit être supprimé sans alternative. Il avait été question de « chrysomèle croqueuse d’ambroisie ». Qu’en est-il aujourd’hui ?

On ne peut obliger l’ensemble des acteurs, agriculteurs, collectivités, gestionnaires du réseau routier et ferré, etc. de déclarer la présence d’ambroisie si l’on ne peut lutter efficacement contre sa destruction, ni les pénaliser pour non-signalement, car il y en a partout.

Les « pouvoirs publics » veulent-ils se substituer « aux acteurs » en se chargeant de la destruction de cette plante alors qu’ils se désengagent en ne fauchant plus les talus de route que périodiquement ? Il serait bon de connaître « le plan de bataille destiné à la lutte contre la prolifération de l’ambroisie », et aussi connaître comment « prévenir la pousse des plans et la destruction de ceux déjà développés ».

Finalement, il ne faut pas se focaliser sur les agriculteurs qui ne peuvent être coupables, et sont déjà pénalisés par des récoltes endommagées. Ils sont des victimes démunies, comme toutes les victimes de ce fléau.

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