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Céréales L’Indonésie devient le 1er importateur mondial de blé

Avec une estimation de 12,5 Mt importées en 2017-2018, l’Indonésie devient le premier importateur mondial de blé, devant l’Égypte. Pour son analyse des marchés des céréales, le conseil spécialisé de FranceAgriMer surveille la sécheresse aux États-Unis, et le développement du bioéthanol à partir de maïs en Chine.

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« Pour la première fois, l’Indonésie dépasse l’Égypte dans le classement des principaux importateurs mondiaux de blé », a déclaré Marc Zribi, chef de l’unité des grains et du sucre de FranceAgriMer, le mercredi 14 février 2018 à l’issue du conseil spécialisé. La hausse de la population, l’amélioration du niveau de vie, ainsi que l’occidentalisation des régimes alimentaires et la hausse des besoins en alimentation animale en sont les principaux facteurs explicatifs.

 

« Le secteur meunier indonésien est en forte expansion et est en cours de restructuration. L’objectif gouvernemental est d’atteindre une capacité de transformation en farine de 14,2 Mt de blé à l’horizon de 2024-2025 ». Actuellement, elle se situe à 11,4 Mt, contre 10,3 en 2015-2016. Pour limiter les importations de farine, les droits de douane ont été relevés à 10 % en janvier 2017. « Au vu des besoins qui ne peuvent qu’augmenter, cette tendance va vraisemblablement s’établir », estime Marc Zribi. Les premiers pays qui exportent vers l’Indonésie sont l’Ukraine, la Russie et l’Australie. L’Union européenne est peu présente sur ce marché.

Sécheresse sur les États-Unis

« La vague de froid qui s’est abattue sur l’Amérique du Nord en décembre ne devrait finalement pas laisser de trace », estime Marc Zribi. C’est désormais la sécheresse sur les États du centre et du sud des États-Unis qui est préoccupante pour les conditions de culture. Le Texas et l’Oklahoma, grands producteurs de blé d’hiver, sont particulièrement touchés. Autre point important : l’Égypte a déjà rempli au 9 février près de 80 % de ses objectifs d’importation de blé, soit 5,52 Mt sur un objectif de 7 Mt. 80 % de ce blé est russe, 14 % roumain, 5 % ukrainien et 1 % français.

Maïs : stocks mondiaux à la baisse

Dans son rapport de février, l’USDA (ministère de l’Agriculture américain) revoit à la baisse son estimation de la production de maïs en Argentine à 39 Mt, soit une baisse de 3 Mt. Le ratio stock sur consommation est retombé à 19 %, du fait d’une production inférieure à la consommation. Ce faisant, les stocks mondiaux baissent, et s’établissent à 203 Mt, contre 230 Mt en 2016-2017. « Le déstockage du maïs en Chine et la politique environnementale du pays, qui vise à développer le bioéthanol à base de maïs, sont à surveiller », déclare Marc Zribi. La première province productrice de maïs en Chine a en effet annoncé vouloir construire des éthanoleries à base de maïs dans les mois et les années à venir.

Orge : marché toujours tendu

« En orge, les fondamentaux sont tendus, ce qui explique les mouvements haussiers sur les prix », estime Marc Zribi. La demande mondiale, très forte notamment en Chine, dépasse la production : les stocks sont à la baisse, évalués à 18 Mt contre 23 Mt en 2016-2017 ; le ratio stock sur consommation se situe à 12 %. Le marché mondial évolue peu : on note toujours une forte prééminence des origines mer Noire sur le marché mondial. Il est à noter cependant : sur les sept mois de juillet à janvier, l’Ukraine a atteint 93 % de ses objectifs d’exportation en orge. Ce n’est cependant pas le cas en blé et maïs, pour lesquels il reste de la disponibilité.

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