Environnement L’activité humaine, définitivement responsable du réchauffement climatique
Dans un rapport, le Giec pointe du doigt l’impact des activités humaines sur le réchauffement climatique. Des effets à court, moyen et long terme sont à prévoir sur l’activité humaine et notamment l’agriculture si la tendance ne s’inverse pas.
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Le sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) publié le 9 août 2021 est sans appel. Selon les scientifiques, il y a urgence à agir. La vitesse du réchauffement climatique est sans précédent. Sur les 50 dernières années, la température moyenne à la surface de la terre a augmenté au-delà de ce qu’elle avait pu augmenter les 2 000 dernières années.
Des épisodes de fortes chaleurs plus fréquents
Depuis 50 ans, les épisodes de forte chaleur sont croissants tandis que les épisodes de grand froid sont devenus moins fréquents. La répétition et l’intensité des pluies a elle aussi augmenté depuis 1950 et ce sur des aires de répartition plus larges.
« Le réchauffement climatique affecte toutes les régions de la Terre provoquant de nombreux changements irréversibles », a souligné Antonio Guterres, secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU).
L’homme, principal coupable
Entre 1850 et 2019, 2 390 Gigatonnes de CO2 anthropiques ont été émis et les trois quarts des surfaces terrestres (non-glaciaires) sont aujourd’hui sous l’usage de l’homme. Sur la période 2007-2016, l’agriculture, la foresterie et les autres utilisations des terres représentent environ 13 % du dioxyde de carbone (CO2), 44 % du méthane (CH4) et 82 % des émissions de protoxyde d’azote (NO2) anthropiques.
Dans son rapport, le Giec pointe les trois secteurs les plus émetteurs en gaz à effet de serre. Il s’agit du secteur de la production/distribution d’énergie fossile, de l’agriculture et de la gestion des déchets.
Concernant le méthane, l’agriculture, et notamment l’élevage, serait responsable de l’augmentation de sa concentration dans l’atmosphère. Une croissance qui aurait d’ailleurs accéléré ces dernières années.
Les modélisations scientifiques montrent également que l’utilisation d’engrais synthétiques et de fumier seraient responsables de la hausse du protoxyde d’azote atmosphérique (N2O).
L’agriculture peut mieux faire
Avec de meilleures pratiques, les deux tiers des pertes de carbone du sol dues à l’agriculture sur les 12 000 dernières années pourraient être récupérées (soit 77 PgC) selon le Giec.
Le rapport souligne certaines pratiques favorables à la séquestration de carbone : le choix d’espèces et de variétés avec un appareil racinaire important, une bonne gestion des cycles de rotation, l’utilisation de couverts végétaux en période de sol nu, une meilleure gestion des résidus, l’optimisation des pâturages, des labours faibles voire nuls, ou encore l’agroforesterie.
De plus, certaines de ces techniques permettraient de réduire les émissions de N2O et le lessivage d’autres nutriments et amélioreraient l’activité biologique et la fertilité des sols.
L’état d’urgence
« La température de la surface mondiale continuera d’augmenter jusqu’au moins le milieu du siècle dans tous les scénarios d’émissions considérés, écrit le Giec. Un réchauffement global de 1,5°C et 2°C sera dépassé au cours du vingt et unième siècle à moins que de fortes réductions de CO2 (dioxyde de carbone) et d’autres émissions de gaz à effet de serre se produisent dans les décennies à venir. »
Le rapport fait état de la multiplication des événements climatiques catastrophiques tels que l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des températures extrêmes et des épisodes pluvieux, la sécheresse ou les cyclones tropicaux.
En France, les conclusions du rapport scientifique ont fait réagir la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. Cette dernière a fait savoir, via un tweet, qu’elle souhaitait l’application de l’Accord de Paris.
Sept ans après sa dernière évaluation, le GIEC anticipe une accélération du réchauffement climatique et une intensification des évènements dramatiques que nous subissons déjà.
— Barbara Pompili (@barbarapompili) August 9, 2021
Face à cette menace, la ligne est claire : appliquer pleinement et partout l’Accord de Paris. pic.twitter.com/m55W8Pt1IY
Signé lors de la Cop21 en 2015, cet Accord vise à intensifier les actions de lutte contre le réchauffement climatique. À ce jour, 183 parties l’ont ratifié.
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