Éducation Écrans : règles à fixer
Le psychiatre Serge Tisseron invite les parents à accompagner leurs enfants dans l’usage des outils numériques.
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Les confinements ont intensifié l’usage des écrans : cours en ligne, réseaux sociaux, etc. Faut-il s’en inquiéter ? Dans une web-conférence (1), Serge Tisseron, psychiatre, a remis les parents face à leurs responsabilités. La génération connectée – 15 à 25 ans – a grandi avec un smartphone en main. Cet outil donne au jeune le sentiment d’être en lien avec ses camarades, mais il faut le guider dans l’utilisation qu’il en fait.
L’enfant imite ses parents
Serge Tisseron constate que l’enfant « ne fait que copier ses parents ». Ceux-ci ont une responsabilité dans l’accompagnement. « L’ado est prêt à intégrer des règles, mais si papa et maman décrochent leur téléphone à tout bout de champ, il les imitera », souligne-t-il.
Le médecin invite les éducateurs à fixer des règles, selon l’âge. « Pas de smartphone la nuit dans la chambre – achetez un réveil à chacun de vos enfants –, ni pendant les repas. Ne répondez jamais en présence d’un tiers, ni à table. Et ce, quelle que soit la personne qui appelle », insiste-t-il.
Le psychiatre ajoute : « Je vois des parents qui rentrent tard du travail et demandent à leur enfant : as-tu bien travaillé ? Si celui-ci sent qu’il n’est aimé que pour ses résultats, il cherchera à se valoriser sur les réseaux sociaux. Il faut le féliciter dans la vie quotidienne. »
Dans son guide Enfants et écrans : reprenez la main, l’Unaf (2) et le Groupe de pédiatrie générale donnent des conseils. Fixer à l’avance et annoncer aux enfants le temps d’écran autorisé évite des déconvenues. Et rien de tel que de se rendre disponible et proposer d’autres activités : jeux de société, travaux manuels, loisirs de plein air… Enfin, retardez le plus possible l’âge de l’équipement en téléphone mobile, tablette, console.
Et Serge Tisseron d’enfoncer le clou : « Quand votre fils ou votre fille veut jouer en réseaux, demandez-lui pour combien de temps. S’il ne peut pas vous répondre, ne l’y autorisez pas. Fixez un temps d’écran pour votre enfant, mais également pour vous. De même, si vous en tant qu’adulte, vous regardez une série, déterminez à l’avance le nombre d’épisodes : deux, pas plus ! » Rien ne vaut un bon exemple. Catherine Yverneau
(1) Organisée par le groupe de protection sociale Audiens, le 26 octobre 2021.
(2) Union nationale des associations familiales.
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