Aricle Une femme d’engagements
Philanthrope réaliste, la cultivatrice gardoise Francine Arbus participe aux partenariats paysans de l’Afdi avec enthousiasme et clairvoyance.
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Dans les Cévennes, Francine Arbus cultive les oignons doux comme elle mène son existence : avec bienveillance et pragmatisme. Sa production se vend partout en France, et à l’export, grâce à la coopérative qu’elle a créée il y a vingt-cinq ans avec son époux Nicolas et une trentaine de producteurs. Ils sont aujourd’hui près de cent, leaders sur ce marché de niche de l’AOP oignons doux des Cévennes.
Souriante, cheveux roux et regard clair, Francine porte bien sa cinquantaine, tournée vers les autres sans s’oublier elle-même. Femme de projets, elle ne craint pas d’affronter des chantiers difficiles. Ainsi, pendant vingt ans, elle est conseillère municipale de Mandagout, dans le Gard, puis en devient maire en 2014. « Il est important de peser sur les orientations stratégiques comme la protection des zones agricoles de l’urbanisme, se battre pour obtenir le haut débit… », déclare-t-elle, déterminée.
Partager ses projets
Née au sud du Mont Aigoual, dans une famille de cultivateurs, Francine s’envole à vingt-deux ans vers l’Afrique avec Nicolas et son DUT d’agronomie en poche. Près de Divo (Côte d’Ivoire), en mission de coopération pour l’Église méthodiste, le jeune couple doit former des agriculteurs. « Nous avions deux ans, un budget, et nous voulions que ça avance, se souvient-elle. Mais confrontés à la réalité nous avons appris et nous avons mûri. » Rentré en France, le couple s’installe, développe son exploitation et donne vie à quatre enfants.
Devenue quadra, l’agricultrice décide de renouer avec la vie associative et s’engage comme membre bénévole à l’Afdi (1) Gard. Elle y apprécie le partage de valeurs altruistes, l’ouverture d’esprit. Francine s’implique dans l’accompagnement de producteurs burkinabés qui créent des poulaillers. « En allant deux fois en immersion totale dans les villages, nous comprenons mieux leur vie quotidienne, ce qu’ils veulent faire et comment nous pouvons les aider, explique-t-elle. Nous décidons de nous retirer si ce n’est pas réaliste. » Elle sait les Occidentaux pressés et trop directifs. Il y a pléthore d’associations au Burkina Faso et Francine refuse l’assistanat : « Nous faisons émerger des projets économiques que les paysans prennent en main, sinon ça ne fonctionne pas. » Sa nouvelle idée est de créer un partenariat entre l’Afdi et sa coopérative gardoise.
(1) Agriculteurs français et développement international.
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