Login

Aricle Le berger musicien

Étienne Dumont Saint-Priest invite des artistes à donner des concerts dans l’auditorium qu’il a construit au cœur de sa ferme, à La Geneytouse.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

«La vie est courte, autant qu’elle bouge un peu ! » lance Étienne Dumont Saint-Priest, gentleman-farmer aux cheveux ondulés. Il virevolte d’un bout à l’autre de la propriété, s’occupant tour à tour de ses agneaux et des musiciens qui arrivent pour donner un concert. Au début des années 1980, après avoir été l’élève du guitariste Alexandre Lagoya et enseigné dans un conservatoire d’Île-de-France, Étienne dirige la salle de concerts de l’Institut national des jeunes aveugles à Paris. Il décide de reprendre la propriété familiale d’élevage d’ovins à La Geneytouse (Haute-Vienne), mais ne renonce pas pour autant à sa passion initiale. Il multiplie d’abord les allers-retours à la capitale, puis donne des cours de guitare et de solfège dans les écoles de musique du Limousin. « C’est un communicant qui a plein de cordes à sa guitare et n’est jamais résigné », apprécie sa femme Marie-France, devenue agricultrice après avoir épousé Étienne. À eux deux, ils possèdent 150 hectares et 600 brebis.

Rien ne se perd…

L’éleveur dit suivre « un principe paysan qui consiste à utiliser au mieux ce que l’on a avec les moyens que l’on a, et à tirer parti des événements de la vie ». Ainsi, dans les mois qui suivirent la tempête de décembre 1999, passée la désolation de voir les grands arbres de son domaine à terre, il décide de construire un auditorium avec les cèdres centenaires. L’odeur singulière de cette essence de bois, idéale pour l’acoustique, règne à l’intérieur de ce bâtiment à l’allure de grange. Le couple y organise une douzaine de concerts par an. « Je veux montrer que l’on peut être à la fois agriculteurs et acteurs de la vie culturelle. Cela me permet de passer du bon temps avec des artistes de talent ! » ajoute Étienne, en énumérant avec délectation les noms des grands musiciens venus à La Maison du Berger.

Il n’a jamais sacrifié une passion pour une autre : sa grande joie est d’avoir été décoré par l’ordre des Arts et des Lettres et du Mérite agricole, à quelques mois d’intervalle. Toujours animé par de nouveaux projets, il a créé en 2016 une « vinylothèque », qui abrite une collection de 10 000 disques vinyles légués par des amis musicologues. L’écoute se fait sur place, dans un cocon tout en bois, qui permet de se couper du monde durant quelques heures. Ce qu’Étienne lui-même n’hésite pas à faire en hiver.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement