Aricle Nostalgique des outils d’antan

«J’aime les engins qui pétaradent, qui fument, qui sont raides à la conduite… » Yves Giroud est passionné par les véhicules d’un autre temps. De son motoculteur Agria à sa lieuse Mac McCormick Deering des années 1950, c’est une page de l’histoire agricole et industrielle qui s’écrit dans son hangar. Sa fierté : le tracteur Lanz de 25 ch, que son père avait acheté neuf en 1956 et qu’il a conservé. « J’aime la simplicité de ce type de matériel. On est loin des énormes tableaux de bord électroniques des tracteurs d’aujourd’hui ! », dit-il en souriant.

Yves a de tout temps aimé la mécanique, les voitures anciennes et le vieux matériel. « Mais je n’ai commencé à les collectionner que sur le tard, quand j’ai pu me libérer un peu de temps sur l’exploitation », confie-t-il. Cela ne l’a toutefois pas empêché de rassembler de très belles pièces en tout genre : une DS 21, un tub Citroën, un moteur Bernard des années 1920, de vieux harnais de chevaux, deux tracteurs Fordson Super Major des années 1960…

Une collection vivante

Pour cet agriculteur proche de la retraite, pas question de laisser ces machines prendre la poussière. Sa collection est vivante, elle ronronne et roule. « Je préfère avoir moins d’engins, mais qu’ils démarrent », déclare Yves. Parmi ses plus belles pièces encore rutilantes : une batteuse Merlin des années 1920. « J’ai toujours rêvé d’en posséder une. Le temps de la batteuse, c’était une véritable épopée », confie-t-il. Cette machine, il est allé la chercher en 2008 dans le Massif central : « Elle était en mauvais état. Aidé par mes frères, j’ai passé de longues heures à la remettre en fonctionnement. Il a fallu redresser ses ferrailles, changer des planches. Le travail a été laborieux, mais quel bonheur de la voir tourner à nouveau ! »

Ce plaisir, Yves le partage régulièrement avec le grand public. « Lors de manifestations agricoles, j’expose quelques-uns de ces engins : la batteuse entraînée par un de mes Fordson, mais aussi du petit matériel agricole, comme une batteuse à maïs à main ou une ancienne écrémeuse que je fais fonctionner sous l’œil ébahi des petits et des grands, souligne-t-il. Quel plaisir de leur raconter comment était l’agriculture d’antan ! »