Aricle Produire des bovins et des ovins homogènes
Au Royaume-Uni, John Coultrip commercialise des agneaux et des reproducteurs angus, avec un objectif de rentabilité maximale.
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John Coultrip et son salarié élèvent 450 brebis et 40 aberdeen-angus, à Faversham, dans le sud-est de l’Angleterre. La SAU de la ferme de Wingfield se partage entre 60 ha de prairies permanentes et 90 ha de céréales. Pour obtenir des carcasses d’agneaux homogènes à bas coût, l’éleveur mise sur le croisement à deux étages et le plein air intégral.
Les agnelages ont lieu en mars, dans le pré attenant au corps de ferme. Les agneaux sont vendus à l’âge de 14 semaines, à un poids carcasse de 20 kg. Un premier croisement entre des brebis romney, une race locale peu sensible au piétin, et des béliers de race à viande suffolk, donne naissance au troupeau allaitant principal. Ce sont de nouveau des béliers suffolk qui sont utilisés en croisement terminal. Ce système oblige John à entretenir un troupeau de 120 romney de race pure, mais lui permet de bénéficier de l’effet d’hétérosis et de combiner les aptitudes de chaque race. « Au Royaume-Uni, le croisement à deux étages est la règle, commente Rémi Fourrier, de AHDB France, l’équivalent britannique d’Interbev. En général, le premier croisement fait intervenir des brebis de races rustiques et des béliers prolifiques. Le croisement terminal se fait avec des béliers à viande de race texel, charollais ou suffolk. »
GABARITS MOYENS
Le principe est le même dans la filière bovine. « La production est basée sur le croisement laitier, avec des vaches allaitantes de toutes les couleurs, issues du croisement entre mères laitières et taureaux à viande. Les vaches allaitantes croisées sont accouplées à des taureaux à viande. La race limousine est la plus plébiscitée, suivie par l’angus. »
John Coultrip est également sélectionneur d’aberdeen-angus. « Je produis des animaux de gabarits moyens, très compacts et très homogènes, explique-t-il. Je recherche de la longueur et de la largeur dans le dos, mais pas d’arrondis dans la cuisse. La facilité de naissance et la docilité sont également primordiales. »
Une quinzaine de taureaux de 18 mois sont commercialisés chaque année, à un prix moyen de 3 400 euros. Les génisses non gardées pour le renouvellement se négocient aux alentours de 2 300 euros. « Elles sont toutes exportées dans une douzaine de pays d’Europe continentale, dont la France. Je les vends à 15 mois, pour limiter les frais de transport. »
Là encore, le système d’élevage est simple. Les animaux sont conduits au pâturage tant que les conditions climatiques s’y prêtent. Ils sont généralement en bâtiment entre novembre et mars. Durant cette période, ils reçoivent de l’ensilage d’herbe et du foin. Les réformes, les veaux et les génisses sont complémentés à base d’avoine aplatie et d’un complément protéique à 16 %.
John Coultrip dispose de trois taureaux et privilégie largement la monte naturelle. La pratique du vêlage à 30 mois induit deux périodes de naissance : en mars-avril et en octobre-novembre. Une situation que l’éleveur voudrait voir évoluer, en adoptant, petit à petit, le vêlage à 24 mois.
Valérie Scarlakens
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