Rencontre Deux frères planteurs d’espoir
Originairesdes Pyrénées-Orientales, Joseph (à gauche) et Raphaël Molcardse déplacent à vélo en Asie, où ils aménagent des potagers et plantent des arbres fruitiers au profit d’enfants défavorisés.
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Sur un toit-terrasse en plein centre-ville de New Delhi (Inde), un potager urbain va naître. Du basilic et de la menthe, des petits grenadiers et des citronniers attendent d’être plantés. Joseph, 23 ans, et Raphaël, 24 ans, ont réuni les enfants du centre éducatif Tara-Toc (1). Ensemble, ils vont créer un mur végétal en utilisant 150 bouteilles en plastique en guise de pots. Un mélange de terre pauvre ramassée sur un chantier, enrichie avec du compost et de la fibre de coco, va servir de substrat. L’Inde est la cinquième étape du périple asiatique de dix mois entrepris par les deux frères Molcard.
Ces derniers sont partis cet hiver avec leurs vélos et un programme ambitieux : planter 10 000 arbres comestibles pour contribuer à la souveraineté alimentaire de jeunes défavorisés. Des donateurs et la Guilde, une ONG reconnue d’utilité publique, les soutiennent. Cette initiative est née après leurs études et leurs services civiques. Formé à la permaculture, Raphaël a créé des potagers urbains à Bogota (Colombie). De l’autre côté du globe, dans la province vietnamienne de Kon Tum, Joseph s’est lancé dans la plantation de mille arbres - avocatiers, manguiers et orangers - dans six orphelinats.
Se forger des souvenirs pour la vie
« Nous restons humbles. Même avec les meilleures intentions, il reste des barrières entre les populations locales et nous », explique Raphaël. Au Laos, ils troquent un potager contre le gîte et le couvert chez une vieille dame. Pour des réfugiés Karen en Thaïlande, ils plantent des bananiers, des papayers, et sèment à leurs pieds des courges et des petits pois. En Birmanie, ils interviennent au foyer scolaire Nimalay. Ils installent des cultures en terrasses et construisent une serre pour produire des plants à partir de semences Kokopelli.
Puis ils traversent une Inde rurale ancrée dans des traditions. « Nous rencontrons des personnes fantastiques qui se plient en quatre pour nous aider, car ici Guest is God : l’invité est Dieu », dit le cadet. « La plupart n’ont jamais vu de blonds, encore moins à bicyclette ! », ajoute l’aîné. Les voyageurs affrontent aussi la promiscuité et la malveillance, dans un pays pauvre et surpeuplé. Ils écrivent à leurs proches : « Nous prenons la pleine conscience qu’un foyer paisible et sûr est d’une nécessité absolue pour l’équilibre d’une personne. » Alexie Valois
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